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Quand Mafalda s'enfarge (LeDevoir.com)

L'article de "Mafalda" est à l'adresse  http://www.ledevoir.com/2005/10/17/92742.html

La réponse de Patrick Cormier, Avocat est à http://www.ledevoir.com/2005/10/20/92998.html

Libre opinion: Quand Mafalda s'enfarge

Patrick Cormier, Avocat

 

Édition du jeudi 20 octobre 2005

Mots clés : papa

 

Plusieurs articles récents témoignent d'un cycle périodique et agaçant: un père privé de la garde de son enfant commet une action d'éclat, par exemple l'installation de la banderole «Papa t'aime» au sommet du pont Jacques-Cartier; quelques journalistes commentent et, vite, plusieurs plumes s'agitent, majoritairement féminines, quelquefois juristes, pour rassurer et endormir le public...

Ces plumes, invariablement, tracent le tableau d'une belle société dans laquelle de 80 à 85 % des divorces sont réglés hors cour au Québec; ne faut-il pas y voir une preuve d'équité sociale réussie? Ne faut-il pas y voir une preuve que les Fathers-4-Justice sont déconnectés de la réalité judiciaire? Quelle affreuse hypocrisie! 

Il y a deux personnes mieux placées que quiconque pour témoigner de l'injustice familiale résultant de la «doctrine de la tendre enfance» et autres inventions jurisprudentielles résultant en la séparation de fait entre un enfant et son père. Le père. Son enfant. Pas les plumes féministes. Pas les avocates rassurantes. Pas les statistiques interprétées à tort et à travers! 

La preuve, faites-la vous-mêmes. Nous connaissons tous des couples séparés. Beaucoup ont des enfants en bas âge. Gardez un échantillon en tête, seulement les couples où il n'y a pas de circonstances graves exigeant que la garde soit confiée à l'un ou à l'autre parent. Dans de tels cas, demandez aux pères non gardiens pourquoi ils ont consentis à un règlement hors cour les privant de la garde de leur enfant. Dans la grande majorité des cas, c'est parce qu'ils n'ont pas confiance dans les tribunaux. Ils croient fermement que les tribunaux ont un parti pris très marqué pour la mère. Il y a le droit, puis il y a la réalité des palais de justice! 

S'il faut utiliser des statistiques, les plus pertinentes seraient plutôt celles portant sur le pourcentage de couples séparés, avec un ou des enfants en bas âge, qui ont vu les enfants être confiés au père par décision judiciaire! 

J'ai lu attentivement «le texte de Mafalda» («Quand Mafalda démasque les "superhéros"!», Le Devoir, lundi 7 octobre 2005). J'ai rarement lu un texte avec autant de généralités dénuées de substance, d'envolées lyriques prétendument progressistes d'un point de vue social mais en définitive intellectuellement paresseuses, ne se rachetant même pas en proposant des pistes de réflexion concrètes ou intéressantes. 

Selon ce texte, un propos ou une action qui n'est pas résolument féministe devient... antiféministe!! Au risque de décevoir ces dames possédant des titres impressionnants, les événements sociaux, y compris les actions d'éclat de Fathers-4-Justice, ne sont pas automatiquement féministes ou hoministes, donc antiféministes. Devrait-on qualifier les féministes d'antihoministes? Franchement! 

Il est temps pour les féministes enragées de souffler et de décrocher de leur énervement social. Des pères souffrent et expriment leur souffrance par d'autres moyens puisque les tribunaux n'écoutent pas. Ça ne fait pas d'eux des vilains. Juste des superhéros. Ces superhéros ont des filles et des garçons qui souffrent de l'absence de leur père dans leur vie quotidienne. 

Alors, féministes souffrant de nombrilisme chronique, arrêtez de colorer le monde selon votre perspective réductionniste et tentez d'adopter d'autres points de vue.

Et voici  à quoi Cormier répondait :

Quand Mafalda démasque les «superhéros»!

Michèle Asselin, Présidente, Fédération des femmes du Québec 
Suzanne Biron, Agente de développement, Regroupement provincial des maisons d'hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale 
Lyne Boissinot, Présidente, L'R des centres de femmes du Québec 
Sylvie Lévesque, Coordonnatrice, Fédération des Associations de familles monoparentales et recomposées du Québec 

Édition du lundi 17 octobre 2005

Mots clés :

Les féministes silencieuses?

Dernièrement, la lettre de madame Pascale Navarro dans Le Devoir («Le silence féministe», 3 octobre 2005) interpellait les féministes à répondre aux multiples attaques venant des antiféministes. Son hypothèse que nous préférons ne pas jeter de «l'huile sur le feu» est en partie exacte. Mais à cela s'ajoutent d'autres raisons, dont la principale qui est de consacrer l'ensemble de notre énergie et de nos ressources au travail que nous effectuons avec et pour les femmes. Quoi qu'en disent ces «messieurs» sur les présumés faramineux budgets de fonctionnement de nos organisations, la réalité c'est qu'ils ne nous permettent pas de dégager des travailleuses à temps plein pour répondre à chaque provocation. Nous sommes forcées de faire des choix et de prioriser nos actions.

 

Par ailleurs, nous ne sommes pas les seules actrices sociales à être interpellées! Dans ce vaste prétendu complot contre les hommes, les représentants du système judiciaire et juridique (policiers, avocats, juges) ainsi que les politiciens et politiciennes sont aussi «mis au banc des accusés» et subissent les attaques virulentes de certains masculinistes sans que leur réponse, si réponse il y a, fasse l'objet d'une couverture médiatique. 

Comme madame Navarro, nous entendons ce discours depuis plusieurs années et nous y avons répondu plus d'une fois. Toutefois, ces réponses ont-elles un impact réel lorsqu'elles sont faites au cas par cas et sans grand battage médiatique? 

Une stratégie pour discréditer 

Tous les efforts faits au cours des dernières décennies pour lutter contre la discrimination systémique vécue par les femmes depuis la nuit des temps, tous les gains et les avancées obtenus par ces luttes sont présentement mis en péril. Ce danger provient des contrecoups du ressac organisé par des groupes d'hommes extrémistes appuyés par des activistes de tout acabit. 

Ce travail de sape vise à discréditer le travail des féministes qui interviennent globalement sur l'ensemble des aspects de la vie des femmes (travail, violence sous toutes ses formes, santé, pauvreté, etc.) et fragilise les acquis obtenus à la suite de nombreuses luttes. De plus, nous trouvons vicieux l'impact que pourrait avoir ce travail de sape dans la population en général, tant chez les hommes que chez les femmes. 

Dans le discours antiféministe, on assène des demi-vérités ou des faussetés comme s'il s'agissait de faits, on attribue aux féministes des propos invérifiables, on évite de mettre en contexte des données statistiques, etc. Comment alors, sans être bien informé, peut-on avoir un regard critique sur ce qui est amené et véhiculé par ce discours? Comment saisir les conséquences de cette désinformation sur la vie des femmes et sur la perception qu'elles ont d'elles-mêmes? 

À la suite des interventions médiatiques ou des apparitions publiques de certains masculinistes, des manifestations de hargne, sinon de haine à l'égard des féministes, se produisent. Des universitaires féministes, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, des représentantes de regroupements ou de groupes de femmes sont souvent prises à partie, et cela, sans parler des femmes qui travaillent sur le terrain. Celles-ci sont souvent la cible d'attaques personnelles (lettres de menaces, insultes, diffamations et atteintes à l'intégrité, à la vie privée et à la réputation). Ces attaques se vivent autant dans les communautés d'appartenance que sur les sites Web antiféministes qui se propagent tels des virus, informatiques ou non. 

Malheureusement, peu de gens s'indignent de cet état de fait. On laisse faire. N'est-il pas toujours réconfortant d'avoir un bouc ou une «biche» émissaire à se mettre sous la dent? Que cet émissaire soit, femme, noire, autochtone ou homosexuelle. 

Le traitement médiatique 

La population a eu droit, depuis le printemps dernier, à une surenchère d'événements antiféministes qui ont occupé l'espace public: un colloque «hoministe», des escalades de croix ou de ponts, des émissions «d'affaires publiques» à grandes cotes d'écoute, des reportages plus sérieux, des bulletins de nouvelles et des articles de journaux souvent à la recherche de sensationnalisme. Robin, Spiderman et leurs amis tirent à bout portant, et on leur offre la tribune pour afficher une souffrance réelle malheureusement travestie en mascarade machiste. 

Sans mettre en doute cette souffrance et l'aide qu'elle nécessite, nous croyons que certains masculinistes manipulent l'opinion publique et interprètent les notions de discrimination systémique, d'équité, de justice et d'égalité entre les femmes et les hommes selon une analyse peu crédible. 

Rima Elkouri, dans La Presse du 27 septembre dernier, à la suite du passage d'un militant-activiste-masculiniste à une émission populaire, posait la question: y a-t-il un journaliste dans la salle? Madame Elkouri faisait remarquer que personne sur le plateau de l'émission n'était «capable de poser de vraies questions au militant, d'exiger qu'il accompagne ses accusations de preuves et qu'il remette ses statistiques en contexte au lieu de véhiculer des mythes». Le «malaise» partagé par la majorité des invités à l'émission était palpable, malaise du genre «on n'est pas nécessairement pour mais on ne peut pas être contre, on n'est pas équipé pour remettre en question, alors mieux vaut se taire». 

C'est pourquoi le rôle critique des journalistes devient si important afin d'éviter des dérapages, tant dans la nouvelle que dans son traitement. Les préjugés et les stéréotypes sexistes sont encore très présents dans notre société. Pensons aux «mémorables» propos du juge Bienvenue: «Quand les femmes s'abaissent, elles le font à un niveau de bassesse que l'homme le plus vil ne saurait atteindre.» Ou encore à ceux d'un Jeff Fillion ou d'un Gilles Proulx. Comme d'autres acteurs sociaux, les journalistes ont un rôle à jouer dans la recherche d'une information plus rigoureuse qui contribuera à rétablir les faits en évitant d'alimenter les préjugés et les stéréotypes sexistes. 

En terminant, nous lançons un appel à la vigilance de tous et de toutes. Que ce soit dans nos maisons, dans nos lieux de travail, sur la scène publique, nous invitons les gens à remettre en question ces discours qui mettent en péril l'équilibre social et soulèvent une réaction de mépris et de haine. Nous croyons que les divergences d'opinions ou de visions ne doivent pas mener à ce genre de guerre stérile qui est loin de favoriser la construction d'un monde meilleur, plus juste et égalitaire!

Fin de citation.

 

Nous en concluons que la profession d'avocat, bien que bénéficiant de nombreuses tentations, n'est pas intrinsèquement ni intégralement pourrie, qu'on trouve des justes parmi eux.

Commentaires   

#1 Monapignon 01-01-2008 01:46
Cela fait partie intégrante du discours féministe, remâché depuis des décennies. Le résultat actuel est la croyance populaire que les statistiques gonflés des femmes battues s'avèrent réels, ce qui justifie, aux yeux de la masse, le financement généreux pour des maisons d'hébergement à la gestion obscure et aux qualifications douteuses du personnel et de la direction. Il serait temps qu'une vaste enquête soit instiguée quant au fonctionnement interne de ces maisons.

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