L'infamille, ou la perversion du lien

  1. Philippe van Meerbeeck : L'infamille, ou la perversion du lien

Avec la collaboration de Anne Mikolajczak. Editeur : De Boeck.

 Pères abuseurs, mères saintes.

Le déclin de la fonction paternelle s'accompagne d'un saccage systématique de l'image du père, destitué en tant que garant de l'interdit de l'inceste, en tant que marquant la filiation. Dans les familles éclatées, les femmes ont, neuf fois sur dix, la garde des enfants, parce qu'on considère que la mère est "forcément bonne".

Pour obtenir le divorce aux torts de l'autre, et s'assurer de la garde des enfants, la femme ne prend plus guère l'adultère comme argument. L'époque s'éloigne où on envoyait les huissiers à cinq heures du matin pour surprendre le mari en flagrant délit avec sa maîtresse. de plus en plus souvent, pour obtenir le divorce aux torts de l'autre, la femme brandit l'accusation de harcèlement ou d'attouchement sexuel présumé du père sur l'enfant. c'est beaucoup plus efficace. Les avocats conseils poussent les femmes en ce sens. Lorsque le dimanche soir, des mères retrouvent leurs enfants fatigués, pas en forme, elles demandent un examen médical pour voir s'il n'y a pas trace d'abus sexuels. Les enfants sont incités à accuser le père. C'est un phénomène tout à fait contemporain, impensable il y a dix ans. Les femmes, elles restent hors d'atteinte.. Y a-t-il jamais eu un père qui accuse sa femme de donner des bains trop appuyés, de prendre dans son lit son fils ou sa fille pour dormir ? Non parce que sinon, un grand nombre de mères seraient pédophiles.

 

 

 

Pendant tout un temps, le combat des féministes a été dirigé contre les violeurs. Maintenant le combat s'est déplacé contre les pédophiles et les pères abuseurs. les pères sont visés parce que l'enfant est trop idéalisé, parce que la mère est jugée plus digne et plus capables d'en avoir la garde que le père. ce retour de manivelle profite à la mère toute-puissante. ce sont les femmes qui mènent la lutte, en Amérique, mais en Europe aussi. Magistrates, assistantes sociales, psychologues dans les centres PMS, médecins généralistes et pédiatres, les femmes sont aux commandes dans les affaires de pédophilie, tandis que dans le champ politique, la défense des mères et de la famille est une arme électorale particulièrement efficace.

 

Dans les familles disloquées, c'est presque toujours la mère qui a raison et le père qui est mis à mal, dans un combat anti-pédophile qui oppose d'un côté l'ange et de l'autre le monstre... Etrangement, il y a très peu de procès où la femme  est mise en cause. Pourquoi ne seraient-elles pas pédophiles, dans le sens où elles abuseraient de l'attachement de leur enfant à leur égard ? On pourrait dire que la mère de famille est profondément "pédophile". Mais jamais personne ne va l'accuser parce que ses caresses, ses attouchements sont nécessaires à la croissance érotique de l'enfant, et jamais un enfant ne va se plaindre d'une mère trop attentionnée, trop tendre ou trop caressante.

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