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L'assassinat raté du juge Flam (comptes japonais de Chirac).

Source : Bakchich.
http://www.bakchich.info/article4101.html

Citation
... Le 11 novembre 1996 tombe un message « urgent et réservé », venu du chef de poste des services secrets français à Tokyo : « Le montant des sommes versées sur le compte ouvert par Sowa au nom de M. Chirac serait de soixante dix oku yens, soit sept milliards de Yens, soit environs trois cent millions de francs ».

Cette découverte vaudra à Flam une enquête administrative et son éjection en douceur et en catimini de la DGSE en 2000. Puis le renvoi de toute la direction du « boulevard Mortier », sitôt après la réélection du Chi en 2002. Le clan de l’Elysée a cru voir dans les démarches de Flam un coup monté des socialos… Mais même après son départ des services, les ennuis du juge-espion ne sont pas finis, comme le révèlent Nicolas Beau (directeur de Bakchich) et Olivier Tocser (du Nouvel Obs), dans L’incroyable histoire du compte japonais de Jacques Chirac (Les Arènes) dont nous publions ici menus extraits et documents.
L’accident

Le samedi 11 janvier 2003, une semaine donc après sa prise de fonctions au tribunal de Paris, Gilbert Flam fait quelques courses, boulevard Beaumarchais, dans la supérette qui se trouve tout près de son domicile. Il est un peu plus de 13 h 30 quand il sort du magasin, en tirant son Caddie. Le temps est radieux. À quelques centaines de mètres de là, il aperçoit des manifestants qui commencent à arriver place de la Bastille. Un défilé est en effet prévu à 14 heures, en faveur des sans-papiers. Le quartier est bouclé par la police. L’horizon est bouché.

À hauteur du 91 boulevard Beaumarchais, le magistrat s’engage sur les clous. Une première voiture s’arrête, conduite par une infirmière, Frédérique M.  Le magistrat continue son chemin pour rejoindre le terre-plein au milieu du boulevard. Et c’est le choc. Une Volkswagen le heurte de plein fouet. Fracassé, il ressent de vives douleurs aux jambes, le tibia gauche est fracturé. De multiples contusions sont visibles à la tête, aux côtes et au thorax. Gilbert Flam est très vite emmené à l’hôpital Cochin par les pompiers. Son état est grave ; il obtiendra d’ailleurs un congé maladie de trois mois pour invalidité partielle.

Gilbert Flam acceptera une seule fois de rencontrer un des deux auteurs de ce livre, au printemps 2007. Il confirmera alors la violence du choc. « Depuis, explique-t-il, j’ai étudié toutes les théories qui existent sur les points d’impact en cas d’accidents corporels. La voiture m’a atteint à la hauteur du tibia mais, si elle m’avait touché dix centimètres au-dessus, j’aurais probablement été tué sur le coup. »

Pour le reste, ce jour-là, Gilbert Flam prétend ne se souvenir de rien : ni de l’existence d’un compte japonais, ni du message envoyé quelques années plus tard et dont il fut un des destinataires. « Et après tout, dira-t-il ce jour-là, est-il si grave pour un Président de posséder un compte à l’étranger ? »
Des questions troublantes

Publiquement, Gilbert Flam a toujours affirmé que cet accident était un accident de la circulation, et rien de plus.

Mais les circonstances sont déroutantes. Quelques éléments particulièrement troublants méritent un examen approfondi. 1/ Pourquoi une femme handicapée achète-t-elle une Golf pour une durée de trois mois seulement ?

Le conducteur de la Golf, qui percute le 11 janvier 2003 le piéton Gilbert Flam, s’appelle Pascal Bounaud. Né le 22 mars 1964 au Laos, il vit, avec sa mère, dans un modeste appartement, rue Louis-Bonnet, au cœur du quartier asiatique de Belleville. Si Pascal Bounaud est le conducteur, le véhicule ne lui appartient pas. Il est la propriété de sa mère, Jeanne Bounaud. Agée à l’époque de 64 ans et handicapée à 80 %, cette dernière est totalement incapable de conduire une voiture. Achetée le 2 décembre 2002, soit un mois avant l’accident, la Golf est revendue un mois après le choc, en février 2003. L’acheteur est un certain Vincent Pham, qui porte le même nom que l’ex-épouse de Pascal Bounaud. Il est connu des services de police pour trafic de plaques d’immatriculation.

2) Pourquoi l’auteur de l’accident, qui ne présente pas d’attestation d’assurance, obtient-il le droit de repartir au volant du véhicule ?

Généralement, les officiers de police judiciaire qui veulent retrouver un procès-verbal d’accident de circulation se rendent au 34 quai des Orfèvres, où est conservé informatiquement l’ensemble des pièces. Étrangement, l’accident est bien enregistré, à la cote 2 003 379, mais le PV n’est plus disponible. C’est du moins ce qu’a constaté un agent de la PJ qui a tenté cette démarche, à la demande des auteurs du livre, durant l’été 2007. Nous avons finalement retrouvé ce fameux document grâce à l’obligeance d’une source haut placée dans la hiérarchie judiciaire. La lecture du PV de constatation dressé lors de l’accident nous apprend que, ce jour-là, le conducteur de la Golf ne présente pas le moindre papier d’assurance. La chose arrive. Plus inattendu : après avoir percuté un magistrat traversant sagement dans les clous et transporté en urgence à l’hôpital par le Samu, le chauffard est reparti dans la foulée avec son véhicule. En pleine campagne en faveur de la sécurité routière lancée par le gouvernement Raffarin, le laxisme des policiers ne lasse pas de surprendre.

3) Le document d’assurance, produit quelques jours plus tard par le conducteur de la Golf, serait-il un faux ?

Contacté par les auteurs de ce livre, Me Jean-Marie Coste-Floret, l’avocat de la compagnie d’assurance qui a défendu Pascal Bounaud devant les tribunaux, ne comprend pas notre curiosité. « Mon cabinet, nous explique-t-il, a défendu Pascal Bounaud, comme il le fait pour des milliers de personnes chaque année. » Pour preuve de sa bonne foi, l’avocat présente l’attestation d’assurance de la Golf qui lui a été adressée par son client. Et dont il nous donne copie. Première surprise, le certificat est rédigé au nom de Pascal Bounaud et non de sa mère, Jeanne Bounaud, propriétaire de la voiture (…) Le certificat que nous a donné l’avocat est sans doute un faux, sans qu’il ait pu le savoir ! En effet, « le relevé d’informations » de Pascal Bounaud, tel qu’il est enregistré par la société AIOI et que nous avons retrouvé, montre que le conducteur était effectivement assuré par les japonais… mais pour un autre véhicule que la Golf ! ...

Lire l'article en entier sur Bakchich. J'espère qu'il va durer, cet organe de presse dérangeant pour les arrangeurs de heu... accidents...

Fin de citation.


« L’incroyable histoire du compte japonais de Jacques Chirac » (Les Arènes, sortie le 20 mars 2008).

En tant qu'assassinat ciblé, cet "accident" est raté. Toutefois, en tant qu'intimidation, il est parfaitement réussi. Depuis Gilbert Flam non seulement ne se souvient plus de rien, mais aussi ne voit plus rien de suspect à ce qu'un chef d'état ait un compte bancaire bien approvisionné à l'étranger, tout comme Mobutu...

Rien de suspect à ce que quiconque enquête sur les approvisionnements de ce compte à l'étranger, soit immédiatement espionné, suivi, enlevé et assassiné comme Jean-Pascal Couraud, ou juste "regrettablement accidenté", comme lui-même...

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