Le contre-témoignage de Mohammed Bachir Djebloun

Le contre-témoignage de Mohammed Bachir Djebloun

Bachir, le plus souvent abrégé en "Bachi", était un intervenant remarqué sur "Reseau Contact" du groupe Canoë, au temps où les canadiens avaient une grosse avance sur nous dans le réseau câblé à grand débit, donc aussi avaient une forte avance sur nous dans leur usage par des forums de discussion. En 2000, chez nous l'heure de connexion était fort coûteuse, vite dissuasive. Puis a été créé par Jean-François Poirier un forum dissident, nommé Rézoville. J'ai conté ces deux expériences la première sur un mémoire de Licence, la seconde sur un mémoire de Maîtrise de psychologie à Lyon 2 :
http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Rezocontact.pdf
http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/oh_loup_oiseau.pdf

Bachir, page1


Je soussigné Mohamed Bachir Djebloun, demeurant au 425 de la 16eme Avenue Nord à Saint-Jérôme, Province du Québec au Canada, 
atteste de bonne foi, ce qui suit: 
J'ai connu M. Jacques Lavau en janvier 2000 sur le forum de Réseaucontact, tout d'abord comme humoriste. J'ai beaucoup échangé avec lui en participant sur les six autres forums qu'il a fréquentés : Rézoville, Mots-Lierre, ForumQuébec (ces trois derniers sont défunts), forumlibre, sans frontières et maintenant Synpoïesis. Dès les débuts de notre relation, j'ai été fasciné par la culture, son extrême honnêteté et sa grande disponibilité à aider son prochain. 

Pendant plus de cinq ans, j'ai entretenu des relations amicales avec Jacques. 
J'ai appris beaucoup de Jacques dans plusieurs domaines. 
Etant moi-même professeur en électrotechnique, je lisais assidûment les explications si généreuses qu'il publiait au sujet de la transmission des sciences, de l'éthique en science, des fautes professionnelles. Il était un vrai mentor en ce qui me concernait. Un mentor généreux de ses efforts avec les moins initiés parmi les lecteurs de ses nombreuses publications. Rigueur intellectuelle, honnêteté de la démarche. Et surtout son immense humilité. 
Outre ses participations aux sujets scientifiques, Jacques amenait très souvent des sketches, des blagues savoureuses et si subtiles. Il avait beaucoup d'humour, plus tendre que son ironie (redoutée). 
Il avait aussi une vaste culture, très largement au-dessus de la moyenne. 
Bien que je ne l'ai jamais lu rabaisser quelqu'un d'autre ou chercher à écraser l'interlocuteur par sa réelle érudition sur bien des domaines, néanmoins sa lecture caustique et ses talents d'ironiste lui ont valu des jalousies et des répliques férocement haineuses. 


Bachir page 2

Par exemple lorsqu'il résuma ainsi les divers contes érotiques d'une certaine Frédé : 

« Coup de foutre à OK Corrall » 

*Écrit par synapse en réponse à Coup de foudre en Camargue... 
Le 02/07/2000 @ 13:09* 

Il me plut (variante : elle me plut). Nous baisâmes. 


Je crois que j’ai compris l’intrigue. 
Finalement, quand c’est bien expliqué, la complexité humaine, c’est  tout simple ! 

Jacques 
Fin de citation.

Jacques Lavau corrige des écritures, ou des comportements, mais certains ne sont pas capables de faire la différence : oser corriger ou critiquer leur oeuvre, ils trouvent que c'est blesser leur narcissisme. 

Jacques suscite des amitiés fidèles (dont moi-même), et des jalousies féroces : le tri se fait sur le critère de l'honnêteté. 

Tôt ou tard, celui qui se sait imposteur, cherche à détruire le regard aigu de Jacques, donc la personne de Jacques... Inversement, on a vu des conversions dans l'autre sens, dont un bel exemple est 'SABA', actuelle co-administratrice du forum Synpoïesis, avec Jacques. 



La générosité et la technicité de Jacques peuvent être illustrées par l'épisode de l'initiative de 'Aquitania08', Marie-Odile C. de son vrai nom. Peu après la rentrée 2002, cette professeure de lettres de la région de Bordeaux, lança l'initiative d'un « club de parole » pour les élèves qui vont mal psychologiquement, un groupe thérapeutique de fait. Elle n'a aucun diplôme en psychologie, aucune préparation à conduire des groupes thérapeutiques, mais a senti qu'il fallait faire quelque chose, et qu'elle était la seule à avoir l'audace nécessaire. Elle posa son problème sur le forum Rézoville. Jacques lui a alors donné les règles 
Bachir page 2

de conduite d'un groupe thérapeutique à faire accepter et respecter, ainsi que trois maximes de vie qu'il tenait du psychologue Jean-Paul Garnier, à leur faire commenter. Il lui a expliqué pourquoi scinder le groupe initial : 20 adolescents à la fois, c'est trop pour les capacités attentionnelles d'une seule animatrice. D'après les comptes-rendus de la suite de l'expérience, ce pilotage technique par Jacques a bien aidé Marie-Odile à remplir ses objectifs de croissance de ces adolescents. L'expérience n'a toutefois pas été renouvelée l'année suivante : Marie-Odile a eu une alerte cardiaque et a été opérée ; plus d'un an de congé maladie. 


Je peux, sur l'honneur, attester que M. Jacques Lavau est 

1) un homme extrêmement honnête, ayant un sens de l'éthique extrêmement poussé, très solidaire avec ceux qui souffrent. C'est ce qui est le plus remarquable chez lui et ce qui m'a le plus fasciné dès les tout débuts de notre relation. 

2) Un homme d'une vaste culture. Que ce soit en science, en musique, en histoire, en philosophie ou en psychologie, il a toujours su traiter de ces sujets avec brio et grande intelligence. 
Jacques prouve par l'exemple que la transmission des connaissances passe par la générosité. Jacques lésine rarement dans l'effort d'expliquer, et seulement lorsque l'autre l'a bien agacé. Ses connaissances en psychologie lui ont donné une nouvelle occasion d'aider son prochain. C'était surtout une occasion de dépasser sa timidité : en agissant pour les autres et non pas pour lui. Alors que Jacques reste un homme inhibé dès qu'il s'agit de lui et de ses propres intérêts. 

3) Fort exigeant envers lui même, il est redouté des imposteurs. Ceux qui se savent imposteurs, ont peur de voir leurs vantardises dégonflées, et l'attaquent préventivement. C'est probablement à cela qu'il doit d'être haï à ce point par les faux témoins dont il a publié les écrits calomnieux, par exemple par cette 



Bachir page 4

madame Annie Beaurain – dite « Alie Boron » - que nous avons lue le 30 mai 2004 sur ForumQuébec. 

4) Quel que soit le problème, Jacques prend du recul, intègre plusieurs points de vue, et met sa propre subjectivité en perspective avec celles des autres. Il me semble que ce soit là un des secrets de sa créativité : la mise en perspective comparée, la réflexivité de la pensée. 



Fait à Saint Jérôme ce 10 décembre 2005 

Signé : Mohammed Bachir Djebloun 

Comment être un homme ?

Bonjour à tous

 

Nous venons de recevoir un appui idéologique de taille dans le dernier numéro hors-série de Psychologies Magazine intitulé Comment être un homme. Tout particulièrement en page 67 et 68 où la psychanaliste Gabrielle Rubin affirme l'indispensabilité des pères dans l'article reproduit ici :

Pas de pères, pas de civilisation

 

Ne manquez pas de vous procurer le magazine, il regorge d'une masculinité honorée autant par les publicités et les textes des femmes que ceux des hommes. Du rarement vu depuis 40 ans : On invoque enfin l'homme à redevenir lui-même, et cet appel est largement féminin.

 

(SVP, faire circuler)

 

Cordiales salutations.

François Brooks
www.philo5.com

100628

« Pas de pères, pas de civilisation » [1]

par Gabrielle Rubin

Éditions SA Groupe Psychologies © 2010

[2] Pour la psychanalyste, il est nécessaire que les pères soient reconnus et soutenus par la famille et la société. Car ils sont essentiels à la construction de l'enfant, et donc de notre avenir.
Propos recueillis par Flavia Mazelin

 

[3] Il faut aider les pères, le titre de votre livre sonne comme un véritable SOS. Vont-ils donc si mal ?

Ce n'est pas moi qui le dis mais le « malaise dans la société » dont nous souffrons tous et dont les enfants sont les principales victimes. La montée en puissance de ce que l'on appelle « les incivilités », la justice qui n'inspire plus de respect, les professeurs chahutés, les policiers agressés... tout cela traduit un rejet symptomatique de toutes les formes d'autorité. Autorité qui était autrefois représentée dans la cellule familiale par l'homme et incarnée dans la société par l'école, la justice et la police. Une société se construit à partir du père, c'est lui qui énonce le permis et l'interdit, qui met des limites, qui coupe le lien fusionnel entre la mère et l'enfant. Or, il a partiellement perdu sa fonction de représentant de la loi. Autant la relation mère-enfant continue à aller de soi, autant le rôle du père est devenu flou : s'il n'incarne plus la loi pour le petit enfant, qui le fera ?

Qu'est-ce qui les empêche aujourd'hui de tenir ce rôle dans la famille ?

Principalement leur absence de reconnaissance par la société. Nous sommes progressivement passés d'une organisation hiérarchique verticale à une organisation horizontale, ce qui est un progrès de civilisation évident, mais cela a entraîné un inévitable brouillage des rôles et des repères dans les familles. L'autorité ne vient plus d'en haut, tout le monde est au même niveau. La différenciation entre les générations est de plus en plus floue. Le père apparaissait comme puissant dans sa famille et dans la société, parce qu'il bénéficiait du même fantasme de puissance et de protection qui entourait les grandes figures de l'autorité (roi, pape ou chef d'état). Aujourd'hui, ce soutien n'est plus là, mais nous exigeons de lui qu'il remplisse un rôle qu'il ne lui est pas possible d'assumer seul.

Faudrait-il revenir à un modèle du type pater familias, tout-puissant dans sa famille ?

Certainement pas ! Je dis seulement, en tant que psychanalyste, qu'un enfant a besoin, pour se construire, de fantasmer son père comme solide et puissant. S'il l'est dans la réalité, c'est parfait. S'il ne l'est pas, la société, en reconnaissant et en valorisant l'autorité paternelle, permet à l'enfant de le fantasmer ainsi. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Les pères qui ne sont plus respectés ni valorisés, renoncent à leurs différences et se maternisent chaque jour davantage. Or, on ne peut pas faire, sans risque pour l'enfant, donc pour la société toute entière, la promotion du « papa copain » ou du « père mère » !

Cela voudrait-il dire par exemple qu'un homme au foyer est une entrave à la bonne construction de l'enfant ?

L'enfant, fille ou garçon, a besoin d'admirer son père. Et si c'est un fils, il doit avoir envie de lui ressembler et de se mesurer à lui, c'est cela qui lui permet de grandir. Si par exemple la société valorisait les tâches ménagères pour les hommes, cela ne poserait aucun problème, mais nous ne sommes pas dans ce cas de figure. Si le père travaille à domicile, s'il est artiste par exemple, c'est différent. Son activité est admirée par la société et peut donc être un motif de fierté ou une référence pour l'enfant. Les rôles paternels et maternels ne sont pas interchangeables au niveau symbolique. Ce qui, bien sûr, ne veut pas dire qu'un père ne doit pas câliner son enfant ni en prendre soin au quotidien.

La mère peut-elle aider à la restauration de l'autorité paternelle ?

II est essentiel que le père bénéficie d'une vraie reconnaissance dans son foyer, en premier lieu de la part de la mère. Ce qu'elle pense influence profondément ses enfants. C'est donc à elle qu'il revient, par son attitude et sa parole, de l'encourager à habiter pleinement sa fonction de gardien de la loi. Encore faut-il qu'elle renonce à jouer tous les rôles. Je pense également que, pour contribuer à la restauration de l'autorité paternelle — tout en respectant l'égalité entre les sexes — il faut accepter que les rôles de l'homme et de la femme puissent être identiques à l'extérieur de la famille, tout en étant dissemblables à l'intérieur. Si l'on veut en effet sauver l'idée symbolique de père et de mère, il nous faut différencier leurs rôles. Ce sont là des bases de réflexion, des points de départ, car le nouveau père, et c'est un beau défi, est à inventer.

[1] Propos recueillis par Flavia Mazelin, paru sous le titre Pas de pères, pas de civilisation dans le Psychologies Magazine hors-série No 14 © mai-juin 2010, pages 67 et 68.

[2] Gabrielle Rubin est l'auteur de nombreux ouvrages dont Pourquoi on en veut aux gens qui nous font du bien (Payot, 2007). Dans son livre Il faut aider les pères (Payot, 2008), elle décrit les enjeux de la paternité.

[3] Le dernier ouvrage de Gabrielle RubinIl faut sauver les pères, est paru en avril 2008 aux Éditions Payot.

On exige aujourd’hui des pères l’impossible. Ils doivent représenter aux yeux de leurs enfants la force et la sécurité, leur montrer le bon chemin, les obliger à se comporter convenablement, alors même que l’environnement social, de plus en plus violent et contestant toute autorité, fut-elle légitime, ne leur fournit aucune aide.

Or c’est au moment de la toute petite enfance que l’on acquiert les bases qui indiqueront à l’adulte comment s’épanouir et vivre en harmonie avec sa société, et pourquoi il est indispensable de prêter attention et de respecter les autres.

Il nous faut donc aider les pères à trouver, à inventer, une nouvelle façon d’exercer l’autorité paternelle, puisque si l’abolition d’une organisation sociale fortement hiérarchisée à été extrêmement bénéfique aux adultes et à la société, les enfants en souffrent parce qu’ils manquent de repères fiables.

Comment aider les pères ? C’est ce que nous devons trouver. Mais, en tout cas et avant tout en reconnaissant qu’ils ont un rôle spécifique et fondamental à jouer auprès des enfants. Ce qui implique que tout en s’occupant tendrement d’eux, les pères ne doivent ni agir ni se voir comme des mères bis.

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Elisabeth Badinter : « Il faut du temps pour faire un homme »

Elisabeth Badinter : « Il faut du temps pour faire un homme »

Philosophe et mère de trois enfants, Elisabeth Badinter a lancé en 2003 un pavé dans la mare avec son brûlot ‘Fausse Route’. D’amalgames en régressions, elle y dressait un bilan sans concessions du discours féministe.
Une femme de tête (Crédit : John Foley) Une femme de tête (Crédit : John Foley)
Le néo-macho, c’est elle ! Hommes immatures fuyant leurs responsabilités face à des amazones conquérantes ou trentenaires ‘baby looser’, les relations masculin-féminin sont loin d’être apaisées depuis le droit de votre, la pilule et l'émancipation des années 70. Militante de la première heure, l’écrivain et agrégée de philosophie Elisabeth Badinter, 63 ans, n’hésite pas à aller à contre-courant de la pensée dominante. Après avoir remis en cause l’instinct maternel ou prophétisé les hommes enceints, elle s’attaque à l’idéologie féministe, accusée selon elle, de maintenir les femmes dans une victimisation permanente. 

Les hommes d’aujourd’hui semblent perdus, englués dans une crise d’identité entre petites lâchetés quotidiennes et immaturité chronique. 30 ans de féminisme ne les aurait t-ils pas castrés ? 

Le mouvement féministe est la seule révolution du 20ème siècle qui n’ait pas été sanglante. Cela ne veut pas dire que ce processus n'est pas difficile ou ne s’est pas déroulé sans pots cassés. Pourquoi beaucoup d’hommes souffrent t-ils aujourd’hui du syndrome 'Peter Pan' ? Ils portent en eux la mauvaise conscience inconsciente héritée du comportement macho de leurs ancêtres. En outre, ils sont constamment mis en accusation. Exemple : cette fameuse enquête sur les femmes battues qui dit qu'une femme sur 10 serait victime de violences conjugales et que les médias ressortent tous les 10 mars [Journée internationale des femmes] selon laquelle une femme sur 10 serait victime. Cet 'indice global' est une interprétation honteuse des statistiques. Le courant féministe radical américain -qui n'est pas le mien-, tend à diaboliser les hommes et victimiser les femmes avec un message caricatural. On tricote une image masculine tellement négative que je ne suis pas surprise que les garçons fuient. Qu’on l’ait voulu ou non, on a procédé à une castration des hommes. 

Dans votre livre 'Fausse route', vous évoquez une ‘domestication de la sexualité par un nouvel ordre moral féministe’. Mais la banalisation du porno par exemple, et l’image dégradante des femmes qu’il renvoie va à l’encontre de cette idée ?

Le porno est criminel à l’égard des non adultes. De l’ordre du ludique pour les adultes, il peut devenir un modèle de sexualité pour les plus jeunes. Cela est inacceptable. Après, il ne faut pas tomber dans la censure : il n’y a pas que des hommes qui regardent le porno. Je pense que beaucoup de femmes se retrouvent dans le schéma traditionnel consistant à accepter cette caricature de la domination masculine. En aurions-nous besoin si cette distribution archaïque des rôles ne satisfaisait pas, d’une certaine manière, notre sexualité ? Cette influence de la pornographie est aussi l’occasion de s’interroger sur le masochisme féminin. Cela reste une importante pulsion sexuelle.

Vous dites qu’il n’y a pas de domination masculine mais plutôt un manque de volonté des femmes d’affirmer leur autonomie...

Il y a une domination masculine mais aussi féminine. Je suis frappée par la résistance massive des jeunes femmes au modèle féministe classique de l’égalité. Un partie d’elle la veut sans doute, tandis que l’autre souhaite conserver le schéma antérieur, qui permettait une répartition des rôles et des identités claire. Comment expliquer que les femmes soient toujours 80% à assumer les tâches ménagères, si ce n’est pas dans une certaine mesure une forme de pouvoir ? Pourquoi de plus de femmes diplômées et brillantes veulent rester à la maison pour s’occuper de leur famille ? 

Même élevés par des mères féministes, les hommes qui participent spontanèment avec des cris d’enthousiasme ne sont pas si nombreux...

Vous avez raison. Tout le problème de l’inégalité des sexes dans la vie professionnelle ou politique provient effectivement de cette inégalité dans la sphère privée. Le vrai modèle égalitaire serait une forme de co-responsabilité et beaucoup d’hommes n’assument pas leur part. C'est d'ailleurs un peu leur manière de résister à la misandrie ambiante. Il y a néanmoins une différence notable comparé aux années 50 où ils ne lèvaient pas le petit doigt. La situation s’améliore même si c’est loin d’être satisfaisant : il y aura toujours des salauds ou des égoïstes... Et puis vous savez, il faut du temps pour faire un homme : ils le deviennent de plus en plus tard, entre 35 et 40 ans. 

Dans ‘XY’, vous prédisiez qu’hommes et femmes allaient devenir des ‘jumeaux de sexe différent’. Or, on a l’impression qu’il n’y a jamais eu autant de divergences entre les deux... 

On ne peut pas toucher à l’identité des hommes sans créer de grosses frustrations et confusions. Je crois qu'il faudra encore un bon demi-siècle de réajustements. Si les hommes ont toujours été effrayés par les femmes, notamment par leur sexualité, ils s'étaient construits un masque culturellement dur et solide. Un modèle archaïque de pouvoir en face duquel les filles se limitaient à jouer les pauvres créatures rêvant de fonder un foyer. Une grande partie des femmes aujourd’hui sont à la fois conquérantes et dotées de cette assurance formidable : elles ont le pouvoir ultime de donner la vie tout en conservant la possibilité de conquérir la puissance financière ou professionnelle dans le monde extérieur. Et que reste t-il aux hommes ?
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - Paris - 22.10.2007 |

 

http://www.cafebabel.com/fr/article.asp?T=A&Id=2785

 

 

En discuter sur le forum.

La cour de cassation casse une hypocrisie pro-mères.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007055517&fastReqId=855490266&fastPos=1

Cour de cassation
chambre civile 1
Audience publique du mardi 4 juillet 2006
N° de pourvoi : 05-17883
Publié au bulletinCassation.

M. Ancel., président
Mme Chardonnet., conseiller rapporteur
M. Sarcelet., avocat général
SCP Waquet, Farge et Hazan, SCP Monod et Colin., avocat(s)

REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS



AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

 

LA COUR DE CASSATION, PREMIERE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

 

 

Sur le moyen unique, pris en ses trois premières branches :

 

Vu les articles 373-2 et 373-2-11-3 du code civil ;

 

Attendu qu'il est de l'intérêt de l'enfant d'être élevé par ses deux parents et, lorsqu'ils sont séparés, d'entretenir des relations personnelles avec chacun d'eux ; qu'à cette fin, tout changement de résidence de l'un des parents, dès lors qu'il modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent ; que le juge, lorsqu'il statue sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit notamment prendre en considération l'aptitude de chacun des parents à assumer ses devoirs et respecter les droits de l'autre ;

 

Attendu que des relations entre M. X... et Mme Y... sont nés deux enfants, Marvyn le 10 mai 1994 et Mélina le 19 août 2000 ;

 

que Mme Y... a quitté le domicile commun de juin 2003 à décembre 2003 en laissant les enfants au père ; que le 9 janvier 2004, après quelques semaines de reprise de la vie commune, Mme Y... est partie avec les enfants à l'insu de M. X... pour s'établir en Nouvelle-Calédonie, sans laisser d'adresse ; que par ordonnance du 9 mars 2004, le juge aux affaires familiales a rappelé que l'autorité parentale sur les enfants mineurs était exercée par les deux parents, fixé la résidence des enfants chez le père et le droit de visite et d'hébergement de la mère, fait interdiction à Mme Y... de sortir les enfants du territoire national sans l'autorisation du père et ordonné l'inscription de cette interdiction sur le passeport de Mme Y... ; que Mme Y... a interjeté appel de cette décision ;

 

Attendu que pour fixer la résidence habituelle des enfants chez leur mère et accorder au père un droit de visite et d'hébergement s'exerçant un mois par an, du 1er au 31 janvier pendant les vacances scolaires, l'arrêt énonce que si l'on peut regretter la décision secrète et unilatérale de Mme Y... d'aller s'établir aux antipodes avec ses enfants, il n'en demeure pas moins qu'au regard de l'intérêt des enfants, qui seul doit être pris en compte par la cour, ceux-ci sont bien intégrés socialement et au plan scolaire à Poindimie ainsi que cela ressort de très nombreuses attestations versées aux débats ; qu'après une période de doute, Mme Y... a retrouvé l'assurance et la stabilité qui lui sont nécessaires pour assumer ses obligations éducatives et que seule la certitude de pouvoir offrir aux enfants des conditions de vie indiscutablement meilleures chez leur père pourrait justifier un retour de ceux-ci chez M. X... ;

 

Qu'en se déterminant ainsi, sans rechercher si le comportement de la mère ne traduisait pas son refus de respecter le droit des enfants à entretenir des relations régulières avec leur père, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision au regard des textes susvisés ;

 

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :

 

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 5 avril 2005, entre les parties, par la cour d'appel de Rennes ;

 

remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Rennes, autrement composée ;

 

Condamne Mme Y... aux dépens ;

 

Vu l'article 700 du nouveau code de procédure civile, rejette la demande de M. X... ;

 

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;

 

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du quatre juillet deux mille six.



Publication : Bulletin 2006 I N° 339 p. 292

Décision attaquée : Cour d'appel de Rennes, 2005-04-05 du 5 avril 2005

Titrages et résumés : AUTORITE PARENTALE - Exercice - Intervention du juge aux affaires familiales - Fixation des modalités d'exercice de l'autorité parentale - Eléments à considérer - Aptitude de chacun des parents à respecter les droits de l'autre - Caractérisation - Défaut - Cas. Il résulte des articles 373-2 et 373-2-11 3° du code civil que chacun des père et mère doit maintenir des relations personnelles avec l'enfant et respecter les liens de celui-ci avec l'autre parent, qu'à cette fin tout changement de résidence de l'un des parents, dès lors qu'il modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent et le juge, lorsqu'il statue sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit notamment prendre en considération l'aptitude de chacun des parents à assumer ses devoirs et respecter les droits de l'autre.

Prive sa décision de base légale la cour d'appel qui fixe la résidence des enfants chez leur mère, sans rechercher si le comportement de celle-ci, qui était partie s'installer avec les enfants en Nouvelle-Calédonie à l'insu de leur père sans laisser d'adresse, ne traduisait pas son refus de respecter le droit des enfants à entretenir des relations régulières avec ce dernier. 

AUTORITE PARENTALE - Exercice - Exercice par les parents séparés - Modalités - Modification consécutive à un changement de résidence de l'un des parents - Obligations en découlant - Détermination - Portée AUTORITE PARENTALE - Exercice - Exercice par les parents séparés - Obligations des parents - Etendue - Détermination - Portée 



Cite :

  • Code civil 373-2, 373-2-11 3°

Quand Mafalda s'enfarge (LeDevoir.com)

L'article de "Mafalda" est à l'adresse  http://www.ledevoir.com/2005/10/17/92742.html

La réponse de Patrick Cormier, Avocat est à http://www.ledevoir.com/2005/10/20/92998.html

Libre opinion: Quand Mafalda s'enfarge

Patrick Cormier, Avocat

 

Édition du jeudi 20 octobre 2005

Mots clés : papa

 

Plusieurs articles récents témoignent d'un cycle périodique et agaçant: un père privé de la garde de son enfant commet une action d'éclat, par exemple l'installation de la banderole «Papa t'aime» au sommet du pont Jacques-Cartier; quelques journalistes commentent et, vite, plusieurs plumes s'agitent, majoritairement féminines, quelquefois juristes, pour rassurer et endormir le public...

Ces plumes, invariablement, tracent le tableau d'une belle société dans laquelle de 80 à 85 % des divorces sont réglés hors cour au Québec; ne faut-il pas y voir une preuve d'équité sociale réussie? Ne faut-il pas y voir une preuve que les Fathers-4-Justice sont déconnectés de la réalité judiciaire? Quelle affreuse hypocrisie! 

Il y a deux personnes mieux placées que quiconque pour témoigner de l'injustice familiale résultant de la «doctrine de la tendre enfance» et autres inventions jurisprudentielles résultant en la séparation de fait entre un enfant et son père. Le père. Son enfant. Pas les plumes féministes. Pas les avocates rassurantes. Pas les statistiques interprétées à tort et à travers! 

La preuve, faites-la vous-mêmes. Nous connaissons tous des couples séparés. Beaucoup ont des enfants en bas âge. Gardez un échantillon en tête, seulement les couples où il n'y a pas de circonstances graves exigeant que la garde soit confiée à l'un ou à l'autre parent. Dans de tels cas, demandez aux pères non gardiens pourquoi ils ont consentis à un règlement hors cour les privant de la garde de leur enfant. Dans la grande majorité des cas, c'est parce qu'ils n'ont pas confiance dans les tribunaux. Ils croient fermement que les tribunaux ont un parti pris très marqué pour la mère. Il y a le droit, puis il y a la réalité des palais de justice! 

S'il faut utiliser des statistiques, les plus pertinentes seraient plutôt celles portant sur le pourcentage de couples séparés, avec un ou des enfants en bas âge, qui ont vu les enfants être confiés au père par décision judiciaire! 

J'ai lu attentivement «le texte de Mafalda» («Quand Mafalda démasque les "superhéros"!», Le Devoir, lundi 7 octobre 2005). J'ai rarement lu un texte avec autant de généralités dénuées de substance, d'envolées lyriques prétendument progressistes d'un point de vue social mais en définitive intellectuellement paresseuses, ne se rachetant même pas en proposant des pistes de réflexion concrètes ou intéressantes. 

Selon ce texte, un propos ou une action qui n'est pas résolument féministe devient... antiféministe!! Au risque de décevoir ces dames possédant des titres impressionnants, les événements sociaux, y compris les actions d'éclat de Fathers-4-Justice, ne sont pas automatiquement féministes ou hoministes, donc antiféministes. Devrait-on qualifier les féministes d'antihoministes? Franchement! 

Il est temps pour les féministes enragées de souffler et de décrocher de leur énervement social. Des pères souffrent et expriment leur souffrance par d'autres moyens puisque les tribunaux n'écoutent pas. Ça ne fait pas d'eux des vilains. Juste des superhéros. Ces superhéros ont des filles et des garçons qui souffrent de l'absence de leur père dans leur vie quotidienne. 

Alors, féministes souffrant de nombrilisme chronique, arrêtez de colorer le monde selon votre perspective réductionniste et tentez d'adopter d'autres points de vue.

Et voici  à quoi Cormier répondait :