Elles ne toléreront aucune démocratie, aucun pluralisme.

Despotiques de mère en fille, ivres de toute-puissance,
Elles ne toléreront aucune démocratie, aucun pluralisme.
Je parle évidemment des féminazies, qu'on appelle aussi très poliment, les "féministes radicales".

On a déjà vu Louise Langevin, qui s'appuie sur une pseudo étude de contenu qu'elle conservera secrète, pour exiger que l'on criminalise toute critique de leur fanatisme et de leurs fraudes.
Voici Anne-Marie D’Aoust, qui se présente comme candidate à la maîtrise en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et qui affirme avoir été dans la réserve des forces armées canadiennes, et qui réclame haut et fort qu’on réduise au silence Norman Lester :

Citation de: Normand Lester
    Normand Lester et les femmes dans l’armée - Je persiste et je signe!
    Normand Lester
    Journaliste

    Édition du mardi 31 août 2004

    J’ai été accusé mercredi dernier dans Le Devoir d’entretenir des préjugés sur les femmes militaires et de les dénigrer. Anne-Marie D’Aoust, qui se présente comme candidate à la maîtrise en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et qui affirme avoir été dans la réserve des forces armées canadiennes, réclame haut et fort qu’on me réduise au silence parce que j’ai osé rapporter des réalités avérées sur les femmes soldats, notamment celles qui servent dans les forces armées américaines.

    Mme D’Aoust n’aime pas le ton que j’utilise quand j’écris dans le magazine Summum qui s’adresse aux hommes de 15 à 35 ans. Je manque de respect pour les femmes ! Ça fait partie de mon personnage d’être irrévérencieux, ironique et mordant. Summum me donne l’occasion de brasser la cage chaque mois. J’adore. Cette fois, je pense que j’ai réussi à affoler tout le zoo.

    Si Mme D’Aoust n’apprécie pas mes textes ou si elle est agacée par le contenu de Summum, trop macho à son goût, elle n’a qu’à lire autre chose. Le département d’études féministes de l’UQAM, la Fédération des femmes du Québec et les Éditions du remue-ménage, pour ne nommer que quelques enseignes, diffusent plein de documents roses qui ne troubleront pas ses humeurs.

    Thèmes imposés

    Qu’est-ce que dis dans mon texte qui a fait grincer les dents de Mme D’Aoust ? Je constate la simple évidence que les femmes sont physiquement moins fortes que les hommes et que la guerre étant essentiellement une épreuve de force, elles y sont moins aptes que les hommes. Dans les sports, les règlements et les défis doivent être assouplis pour tenir compte de la faiblesse physique des femmes qui ne concourent, en général, qu’entre elles.

    Les zones de combats ne sont pas les Jeux olympiques, et les règles énoncées par Pierre de Coubertin n’y sont guère respectées. Si c’est faire preuve de préjugés que de constater cela, je plaide coupable.

    Mme D’Aoust ne met jamais en cause les faits que je rapporte. Elle les contourne et me somme de parler d’autre chose. Elle veut m’imposer des thèmes, comme jadis on le faisait dans des camps de rééducation staliniens ou comme à l’école. Allez élève Lester, ne troublez pas la classe avec vos propos incongrus, récitez après moi.

    Quand je parle des militaires américaines qui se prostituent auprès de leurs camarades d’armes, elle voudrait que je parle des Japonaises des Philippines qui se vendent aux GI. Si je parle des problèmes posés aux forces armées par la sexualité des femmes, elle voudrait que je parle de celle des hommes. Ce n’était pas mon sujet. Si ça l’intéresse, libre à elle d’écrire sur la question. (Summum pourrait être intéressé. Mais qu’elle ne compte pas sur moi pour réécrire son texte dans le style de la maison).

    Elle est choquée que j’ose évoquer la question des grossesses échappatoires qui permettent à des militaires américaines en Irak et au Moyen-Orient d’éviter la guerre et d’être rapatriées aux États-Unis pendant que les hommes, qui n’ont pas cette sortie de secours, doivent faire face à leurs responsabilités.

    Faire taire

    J’ai fait de la peine à Anne-Marie D’Aoust en disant ces choses publiquement. La réalité contredit ses convictions profondes et cela la dérange. Quand je parle de ces questions, j’introduis un doute, et personne n’a le droit de douter. Il faut croire, faire semblant de croire ou se taire. On a connu ça au Québec. Et ça revient avec beaucoup de force. Le texte de Mme D’Aoust n’en est que la manifestation la plus récente.

    Elle ne discute pas, elle vitupère. Elle crie aux propos inacceptables, à l’atteinte à la dignité des femmes, etc. Au passage, elle les compare à du racisme pour affirmer qu’ils n’ont pas leur place dans l’espace public. Mais qui est-elle donc pour décider qui a droit ou n’a pas droit de parole ?

    Il faut bien le dire, dans mon article je n’ai pas seulement rapporté des faits qui indiquent que les femmes font de piètres militaires. J’ai fait pire. J’ai évoqué la façon dont elles sont perçues par leurs camarades. Ô blasphème ! Ô sacrilège !
    Mme D’Aoust exige carrément qu’on me censure. Je cite : «Nous n’avons pas à tolérer que de tels propos soient diffusés à grande échelle.» Elle exige qu’on ne dise que du bien des femmes dans l’armée ou qu’on se taise. Une obligation à l’éloge, au dithyrambe. On croirait entendre la femme de Mao. Ce n’est plus du féminisme, c’est du stalinisme. Elle veut que je ferme ma gueule. Elle ne me connaît pas. Elle est tombée sur le mauvais gars, un empêcheur de penser en rond professionnel.

    Ce qu’en pensent les soldats

    Je me spécialise dans les questions militaires. Comme correspondant à l’étranger, j’ai eu l’occasion d’accompagner des unités en opération du Nicaragua au Vietnam, en passant par le Nigeria. J’ai frayé avec de simples soldats et des généraux, dans une dizaine d’armées. Je suis également bien au fait des opinions qui ont cours dans les forces armées canadiennes et américaines. Mme D’Aoust frétille parce que mon texte reflète ce que pensent ces hommes.

    Dire que les femmes sont bien accueillies dans les unités de combats serait participer à la mystification féministe. Au Canada et aux États-Unis, aucun militaire d’active n’oserait cependant évoquer publiquement les défaillances des femmes soldats. Cela équivaudrait à un suicide professionnel. Les politiciennes monteraient dans les rideaux.

    Chez nos voisins du sud, la question du rôle des femmes au combat risque de revenir bientôt au centre du débat public. Les commissions du service obligatoire ont été discrètement réactivées pour la première fois en 30 ans afin de mettre à jour les listes de conscription dans chaque État américain. On se prépare à une éventuelle aggravation de la situation militaire en Irak et ailleurs dans le monde.

    Il n’est pas impossible que, l’année prochaine, les Américains aient à se demander, pour la première fois de leur histoire, s’ils vont conscrire leurs filles comme leurs garçons. Il va être intéressant de voir comment vont réagir les féministes. Vont-elles réclamer, comme elles devraient le faire en toute logique et en toute équité, que les jeunes femmes soient conscrites au même titre que les hommes et envoyées au front dans des unités de combats ? Voyons donc ! Elles vont trouver une façon de se dérober.

    S’il y a conscription, je parie que seuls les hommes vont être envoyés à la casse. Et c’est mieux pour eux. Avec des femmes dans les pattes, ils seraient encore plus mal pris. Je cite dans mon article des études qui montrent que les hommes ne font pas confiance aux femmes dans les situations de combats.

    Anne-Marie D’Aoust aimerait bien réduire au silence toute pensée non conforme à la ligne féministe officielle. Elle et ses amies font peur à beaucoup de monde. Leurs invectives et leurs épithètes ne m’intimident pas, elles m’amusent. Elles ne pourront certainement pas me faire perdre mon job à Radio-Canada pour pensées discordantes, elles arrivent trop tard. Comme dirait George Bush, avec qui d’ailleurs elles partagent une façon simpliste et bornée de voir le monde : «Bring them on !»

    Je n’ai rien à retirer de mon article. Je persiste et signe. Ceux qui voudraient prendre connaissance des mes propos pernicieux, dont Mme D’Aoust voudrait interdire la lecture aux bien-pensants, peuvent consulter mon texte sur le site Internet de Summum.

    http://www.ledevoir.com/2004/08/31/62689.html


Et voici l'Anne Marie d'Aoust à qui Norman Lester répondait :

Citation de: Anne Marie d'Aoust

    Les femmes dans l'armée, réplique à Normand Lester - Haro sur les préjugés !
    Anne-Marie D'Aoust

    Candidate à la maîtrise en science politique à l'Université du Québec à Montréal

    Édition du mercredi 25 août 2004

    Une vague d'indignation a frappé la population lorsque le candidat bloquiste Maka Kotto s'est fait traiter de «nègre»: il était inacceptable que l'on utilise des termes dégradants et injurieux pour parler d'une minorité ethnique. Cette réaction pleinement justifiée a démontré qu'au Québec, le respect et la dignité de la personne sont des valeurs profondes et que les propos dégradants n'ont pas leur place dans l'espace public.

    Ainsi, au même titre que les propos dégradants tenus envers les minorités ethniques sont inacceptables, les propos dénigrants envers les femmes le sont tout autant et méritent d'être dénoncés. C'est dans cet esprit que je souhaite porter à l'attention des lecteurs un article du journaliste Normand Lester publié dans le numéro d'août du magazine Summum, intitulé «Les femmes dans l'armée, des armes de destruction massive» (n° 9, pages 47 à 51).

    Ayant moi-même été dans la réserve des Forces armées canadiennes pendant environ deux ans, j'ai été frappée par le titre de l'article. Or il appert que l'article de M. Lester reflète un manque flagrant de professionnalisme au profit d'un sensationnalisme de bas étage où les femmes sont dénigrées de façon inacceptable. Le tirage de la revue et son public limité expliquent peut-être que l'article ait passé inaperçu jusqu'ici. Il n'en reste pas moins que permettre à M. Lester d'utiliser des termes aussi méprisants que dégradants envers les femmes par le truchement d'un média public mérite d'être dénoncé.

    Des clichés...

    Certes, le magazine Summum s'adresse aux hommes et ne se distingue pas par ses propos intellectuels. Peut-être M. Lester a-t-il voulu satisfaire un certain public en ayant recours à des clichés sexuels («Les prouesses guerrières des femmes-soldats relèvent de la fable. Pour ce qui est de leurs prouesses sexuelles, c'est une autre affaire... ») et en soutenant des propos dénigrants envers les femmes («Les femmes sont faites pour faire l'amour, pas la guerre»).

    Ainsi, M. Lester souligne que contrairement aux États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la Norvège ont ouvert les postes de combat aux femmes. Il précise toutefois que la population n'a pas à s'inquiéter : «Qu'on se rassure, il n'y a pas de danger pour ces pays de laisser les femmes jouer au soldat [...]. Vous ne verrez pas de pseudo-guerrières en France, en Angleterre, en Chine ou en Russie. On ne veut pas de femmes dans les unités de combat des armées sérieuses qui ont à faire la guerre.»

    Il est vrai que les femmes sont peu nombreuses à choisir les métiers de combat comme carrière au sein de l'armée canadienne. Au lieu de s'attarder aux divers motifs expliquant cette impopularité, notamment la fermeture du milieu militaire ainsi que la lourde pression d'avoir à se distinguer autant, sinon plus, que les collègues masculins, M. Lester y va d'explications simplistes : «Ça relève de l'évidence : les femmes sont moins agressives et plus prudentes que les hommes. C'est comme ça depuis la nuit des temps. C'était comme ça chez les primates.» Il n'en reste pas moins que certaines femmes ont les qualités requises et répondent aux critères exigés pour les métiers de combat.
    Du mépris

    M. Lester serait certainement surpris d'apprendre que certaines féministes soutiennent sa position. À la différence près que ces féministes la défendent de manière nuancée, sans tomber dans le mépris. Car dans l'article de M. Lester, mépris il y a. Ce mépris est palpable par l'utilisation d'expressions vulgaires et de généralisations grossières.

    Citant comme preuve les statistiques du USS Arcadia où 36 des 360 femmes servant à bord du navire ont été évacuées pour cause de grossesse lors de la guerre du Golfe de 1991, M. Lester en déduit qu'on assiste à un véritable phénomène de «grossesses-échappatoires» et que, «lorsqu'elles ont le choix, les femmes aiment mieux faire des enfants que faire la guerre». Il semble pourtant que ce ne fut pas le choix de 90 % des femmes militaires à bord. Peut-on donc parler d'un véritable phénomène ?

    De plus, M. Lester ne mentionne pas le taux d'évacuation des hommes militaires et les motifs invoqués par ceux-ci. Il poursuit cependant son idée en utilisant des termes dénigrants : «Les forces armées américaines n'ont jamais osé réglementer les grossesses des femmes militaires qui, mariées ou célibataires, ont le droit de se faire engrosser quand elles le veulent et où elles le veulent. [...] Les filles n'avaient que l'embarras du choix pour se faire engrosser. L'équipage comprenait 1260 hommes.» M. Lester suppose que ces grossesses sont toutes froidement planifiées et ne dit rien des conditions de ces grossesses : certaines résultaient-elles de viols ou d'accidents ?

    Enfin, citant le magazine Newsweek, M. Lester argue que certaines femmes militaires ont su «tirer profit» de leur statut minoritaire ( !) en s'engageant dans des réseaux de prostitution. Soulignant que 20 % des femmes militaires engagées sont lesbiennes, M. Lester les présente comme de véritables prédatrices sexuelles : «Comme la prêtrise attire les homosexuels, le service militaire attire les lesbiennes. Il leur offre l'occasion de vivre en association intime avec d'autres femmes dans un environnement hiérarchisé qui privilégie les relations de dominance et de soumission. [...] Les 80 % des femmes militaires hétéros doivent donc faire face aux avances conjuguées et au harcèlement sexuel parallèle des gars hétéros et des gouines.»

    Et la prostitution ? Et les viols ?

    En outre, M. Lester n'explique pas pourquoi les activités sexuelles des femmes dans l'armée américaine sont si bien chiffrées et documentées par rapport aux activités sexuelles des militaires masculins. M. Lester a-t-il délibérément fait fi de statistiques faisant état des cas où des hommes militaires ont été impliqués dans des réseaux de prostitution, d'échangisme, voire dans des cas de viol, pour mieux soutenir son propos ? L'armée américaine aurait-elle avantage à ce que ces données soient plus discrètes ? Se pourrait-il que le contrôle et la surveillance des activités sexuelles des femmes militaires soient plus contrôlés ?

    Finalement, M. Lester avance ceci : «Plus de femmes sous les armes [sic], ça veut dire plus de problèmes liés à la sexualité.» Cette causalité laisse perplexe et amène à se poser des questions sur ce qui constitue un problème de sexualité. Peut-être M. Lester ignore-t-il que le gouvernement américain a signé des ententes officielles avec certains pays au cours des années 90 pour assurer et réguler la présence de prostituées au sein de quelques bases, notamment aux Philippines ?

    Ainsi, les problèmes de sexualité sont ceux que l'on veut bien voir : la mise sur pied officielle de réseaux de prostitution pour satisfaire les militaires est-elle un problème de sexualité ? Le viol d'une fillette de 12 ans au Japon par des militaires américains en mal de sensations fortes est-il un problème de sexualité ? L'augmentation du taux d'infection au VIH-sida dans les régions où des troupes sont affectées est-il un problème de sexualité ?

    Au lieu d'écrire un article bien documenté qui aurait fait état des subtilités du problème (comme l'a bien fait le magazine L'Actualité il y a quelques années dans un numéro spécial sur les femmes dans l'armée), M. Lester a préféré répondre aux attentes d'un public masculin précis qui a besoin de se faire confirmer une certaine forme de virilité en dénigrant et en infantilisant les femmes («maman joue au petit soldat» et «jouer au soldat» sont des expressions que l'on y retrouve).

Le lien : http://www.ledevoir.com/2004/08/25/62153.html

La professionnelle de la haine sexiste, et son faux.

Louise Langevin récidive... avec un faux.




Les discours féminazis sont extrêmement répétitifs, et on pourrait en automatiser la production, tout comme on a déjà programmé des générateurs de langue de bois, des générateurs d'insultes, des générateurs de proverbes à la con, des générateurs de proverbes chinois, des générateurs d'aphorismes à la Jean-Claude Vandamme, des horoscopes universels, etc.

Louise Langevin récidive...
http://www.etudesfeministes.fss.ulaval.ca/ChaireClaire-Bonenfant/actualites/docs/internet_antifeminisme.pdf

Commentaires à http://harakiri.ca/2009/01/12/universite-laval-criminaliser-ceux-qui-critiquent-le-feminisme-sur-internet/.


L'ultragauche toujours malade du féminazisme

Voici une nouvelle preuve que l'ultragauche française, ayant perdu ses liens fonctionnels avec le mouvement ouvrier, d'ailleurs exsangue, et sans prise même intellectuelle sur l'économie réelle largement mondialisée et surtout sinisée, est désormais colonisée par le féminazisme, qui lui procure des boucs émissaires sous la main.

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article2189

 

Renouveau de l’antiféminisme : L’éclosion du phénomène « masculiniste »

De ce côté-ci de l’Atlantique, on ne les prend pas vraiment au sérieux. Pourtant, l’expérience nord-américaine montre que les provocations d’un énergumène comme Eric Zemmour ou d’un plumitif aigri comme Alain Soral peuvent être les signes avant-coureurs d’une vague antiféministe plus large.

Depuis quelques années, en France, des intellectuels, journalistes, psychologues et militants cherchent à attirer l’attention sur la difficulté d’être un homme, dans une société soi-disant dominée par les femmes en général, et les féministes en particulier. À les écouter, les hommes seraient en perte de repères, et il serait temps de contre-attaquer celles – et parfois ceux – qui ont travaillé au bouleversement de la société traditionnelle : les féministes. C’est la thèse, par exemple, du journaliste Éric Zemmour dans son livre Le Premier Sexe ; de l’énarque psychanalyste Michel Schneider dans son livre Big mother : Psychopathologie de la vie politique, ou encore de l’ex-candidat au poste d’idéologue du Front national, Alain Soral, dans son ouvrage Vers la féminisation ?

Ce discours, que nous qualifions de « masculiniste », est, pour beaucoup, un phénomène marginal véhiculé par quelques individus isolés, voire dérangés. Mais à y regarder de plus près, il s’agit bel et bien d’un mouvement idéologique, dynamique en Grande-Bretagne ou au Québec, mais qui s’active également en France.

Actions spectaculaires

Comme tout mouvement social, le masculinisme adopte différentes stratégies et tactiques pour promouvoir « la cause des hommes » : lobbying et dépôt de mémoires en commissions parlementaires, publication de livres, création de sites web et réseautage sur Internet, activisme juridique et actions directes. Au Québec, c’est le mouvement masculiniste qui a réussi les actions de perturbation les plus spectaculaires ces dernières années. En septembre 2005, par exemple, un militant a escaladé la structure du pont Jacques-Cartier, à Montréal pour bloquer la voie rapide et attirer l’attention sur la prétendue « crise des hommes ».

Une étude menée auprès d’environ 80 groupes de femmes au Québec (maisons d’hébergement, comités de femmes de quartier, etc.) a révélé que près de la moitié ont été la cibles de menaces diverses, allant de coups de fil anonymes à des courriels haineux, en passant par des intimidations physiques, de la part de militants masculinistes ou, à tout le moins, antiféministes.

En plus des intellectuels et des militants radicaux de groupes de pères qui mènent des actions chocs, comme Fathers for Justice (F4J), le mouvement masculiniste peut compter sur le relais de certains éditorialistes, de professeurs d’université, de professionnels de la santé, de députés et même de militants de gauche et d’extrême gauche qui reprennent leur discours selon lequel le féminisme serait « allé trop loin ».

Inversion des rôles

La tactique du masculinisme est, souvent, de récupérer les outils d’analyse et le vocabulaire féministe pour les retourner contre les féministes en dénonçant un système d’oppression imaginaire. Ainsi, le matriarcat aurait désormais remplacé le patriarcat. Ce n’est pas sans faire penser à ces journalistes défenseurs du système capitaliste qui, inversant les rôles, n’ont de cesse de dénoncer « la dictature des syndicats »…

Cette mauvaise foi, c’est celle d’un Patrick Guillot, auteur de La Cause des hommes, et pour qui il a suffi qu’une seule femme soit devenue pilote de Concorde, en 2000, pour affirmer que la profession s’était féminisée et que les hommes n’avaient « plus de modèle ». Plus magnanime, Michel Schneider reconnaît que les hommes dominent largement les sphères du pouvoir, mais… qu’ils gouvernent comme des « mères », imposant des « valeurs féminines » à la France. Des héros comme Zidane ne sont plus des modèles masculins parce que, selon Zemmour – qui ne se prive pas de flirter avec l’homophobie –, ils jouent « comme des femmes », avec un esprit d’entraide, et adoptent une esthétique homosexuelle…

Quatre arguments structurants

Pour théoriser la « crise des hommes », les masculinistes développent systématiquement quatre arguments : les filles réussissent mieux à l’école ; des hommes sont également victimes de violences conjugales ; les hommes se suicident plus que les femmes ; et en cas de divorce les tribunaux attribuent généralement la garde des enfants à la mère. Examinons chacun de ces arguments.

Primo, si les filles ont tendance à obtenir de meilleurs résultats scolaires, cette donnée fluctue selon les écoles, et les milieux favorisés ne présentent pas ce type d’écart. Dans les écoles qui le sont moins, les filles seraient en moyenne plus studieuses parce qu’elles savent, consciemment ou non, que le marché de l’emploi est généralement bien plus favorable aux hommes.

Secundo, les masculinistes brandissent des chiffres selon lesquels les hommes sont autant, sinon davantage, victimes de violence conjugale que les femmes. Ils s’abstiennent toutefois de se pencher sur le contexte des violences conjugales. La violence des hommes est majoritairement plus brutale et répétitive – s’inscrivant dans une logique de pouvoir sur les femmes –, et celle des femmes relève davantage de la défense.

Tertio, le taux de suicide des hommes serait plus élevé que celui des femmes. Cette affirmation est, encore une fois, isolée de son contexte. En fait la proportion de tentatives de suicide est quasi la même pour les femmes que pour les hommes même si ces derniers « réussissent » davantage. Et c’est sans compter que d’autres phénomènes de désespoir, comme la dépression, touchent majoritairement les femmes.

Quarto, en réalité, dans la grande majorité des cas, les divorces se concluent à l’amiable, et la grande majorité des pères délèguent volontiers à la mère la garde des enfants. Certes, lorsque les tribunaux doivent trancher, les juges attribuent plus souvent la garde des enfants aux mères qu’aux pères, mais c’est bien le patriarcat qui est en cause, la magistrature considérant qu’il est plus « naturel » qu’une femme s’occupe des enfants.

En somme, le masculinisme constitue une menace pour les femmes et pour le mouvement féministe qui, en plus de lutter contre le patriarcat, doit se défendre des violences diverses à son endroit.

Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri

• Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri ont dirigé l’ouvrage Le Mouvement masculiniste au Québec, l’antiféminisme démasqué, 264 pages, Remue-ménage, 2008.

Plus d’information sur la toile :

– deux analyses de E. Morraletat, de la Nefac (communistes libertaires canadiens) : « Qui sont les masculinistes ? » et « Masculinisme : ressac identitaire patriarcal » sur www.nefac.net.

– un dossier très complet sur www.arte-tv.com/masculinisme.

– d’Hélène Palma, « La percée de la mouvance masculiniste en Occident » sur http://sisyphe.org.

Et sur papier :

– Susan Falludi, Backlash, La guerre froide contre les femmes, éditions Des femmes, 1993, 576 pages, 37 euros.

– Dorain Dozolme, Maud Gelly, « L’offensive masculiniste », in Femmes, genre, féminisme , Syllepse, 2007, 120 pages, 7 euros.

– Patrizia Romito, Un silence de mortes : la violence masculine occultée, Syllepse, 2006, 298 pages, 25 euros.

Publié le 3 octobre 2008 par Commission Journal (mensuel) 

Fin de citation.

 

Donc voilà : nous les pères volés et spoliés, nous sommes les nouvelles classes dangereuses de l'ultragauche colonisée par les féminazies.

Les paranoïaques craignent pour leurs subventions...

http://www.philo5.com/Feminisme-Masculisme/080509MouvementMasculinisteAuQuebec.htm

 

080509

Le mouvement

Masculiniste au

Québec

L'antiféminisme démasqué [1]

par François Brooks

Prémisses des auteurs et réactions des « masculinistes » 

Consulter la Couverture Médiatique:
Radio-Canada: Vous êtes ici
TQS : Gauthier
98,5 FM : Paul Arcand

Depuis quelques années, les hommes ont mené un combat qui commence à porter fruit. Le masculisme s'affirme maintenant de mieux en mieux et gagne des points sur plusieurs tableaux. Quant à elles, fort de leur pouvoir institutionnel bien acquis, les féministes militantes étaient restées plutôt silencieuses. Mais une frange de onze universitaires y voient là une menace. Sous la direction de Mélissa Blais et de Francis Dupuis-Déri, l'essai Le mouvement masculiniste au Québec : L'antiféminisme démasqué, publié aux Éditions du remue ménage, rappelle les femmes au combat.

Les auteur-e-s de ce collectif ne cherchent en rien la conciliation. Fièr-e-s militant-e-s féministes, ce sont des professeur-e-s et étudiantes dont le domaine se cantonne à la politique, au droit, à l’intervention sociale et au féminisme. Pas de psychologie et encore moins de philosophie. Ce sont des personnes de combat, pas des diplomates. L’homme y est donc présenté comme doté d’une essence maléfique et on invite prestement les femmes à les combattre. L’impasse de leur approche des relations hommes-femmes ressort vivement dans le paradoxe qui apparaît pages 116-117 où Mathieu Jobin postule la violence masculine contre les femmes comme organisation systémique(Il insiste en le répétant 3 fois.)  L’homme n’est donc pas une être émotionnel potentiellement victime d’égarements qui peuvent exceptionnellement l’emporter dans une violence irrationnelle regrettable, mais bien un être naturellement méchant, volontairement méchant et dont la méchanceté s’érige en système contre la femme. On est à la limite de la théorie des complots. Une essence diabolique masculine contre l’essence angélique féminine, dirait Jean-Philippe Trottier. Refusant la thèse de Jean-Pierre Gagnon qui affirme que l’agressivité naturelle des garçons doit être éduquée pour être canalisée convenablement, Jobin affirme l’agressivité masculine comme un mal. Il enferme donc l’homme dans une impasse de culpabilité ontologique un peu à la manière dont l’Église conçoit le péché originel. Ceci est doublement troublant puisque son chapitre est écrit par un homme qui s’enferme donc lui-même dans cette nature ontologique et avoue ainsi son agressivité exprimée ici contre… les hommes. Wow! On assiste à la conception d’un mal qui boucle sur lui-même et s’auto-génère. Hallucinant!

Ces militant-e-s nous construisent un univers conforme à la lecture de chacun dans sa discipline où la loi, le politique et le social nous produisent un monde qui s’érige en terme de luttes. Et que devient un combattant sans adversaire? Rien. L'adversaire masculin est donc leur raison d'être. Ils le créent à l'image de leur besoin de conflits. Ils nous donnent ainsi le sens de leur société en posant l’humanité comme un immense champ de bataille divisé en deux camps où le bourgeois est l'homme et le prolétaire, la femme.

Dès l’introduction, on met la table pour le conflit. Des mouvements hoministes, humanistes, virilistes et masculistes, point de distinctions. On crée rapidement l’amalgame « masculinisme » en esquivant (pour commodité) toute nuance possible. Nous qui avons déjà de la difficulté à être solidaires puisque chacun tient à ses propres nuances, ce féminisme vient de créer notre solidarité tout comme Hitler avait créé le Juif : la vermine à combattre sans distinction pour la variété des tribus et des coutumes de ces gens ; tout comme on insulte les noirs en les appelant tous ainsi alors qu'ils ne s'aiment pas toujours et détestent être amalgamés avec leurs ennemis de couleur. Même en parlant du féminisme, on convient généralement d'éviter le piège de les mettre toutes dans le même panier. Foin de ce détail. Nos féministes du livre rouge veulent un groupe homogène facile à cibler.

Les directeur-e-s de ces thèses affirment que le « masculinisme » ne porte pas, comme le féminisme, un projet de justice et d’égalité. Par cet argument d’autorité (étayé nulle part) ce féminisme confisque donc la vertu et retire aux mâles toute justification, comme si d’évidence, ce projet louable était de copyright féministe. L’équilibre est le féminisme en soi ; le masculisme, une menace à la justice et à l'égalité. La convergence n'est pas possible ; négocier avec l'homme équivaudrait à négocier avec l'ennemi.

En conclusion, on nie tout simplement que l’homme doive affronter une crise de masculinité exigeant un repositionnement de son identité comme si la réflexion des hommes sur eux-mêmes présentait une menace pour les femmes. La menace, conclue-t-on, est l’homme à combattre qui est fouamer et désaxé ou alors universitaire, professionnel, journaliste et intellectuel participant d’un même élan, d’une même force de frappe… qu’il importe de contrer[2].

Je ne suis cité qu’une seule fois (dois-je m’en réjouir?) (p.87) hors contexte, par Mélissa Blais, pour appuyer (contre l’esprit de mon texte)  le soi disant héroïsme de Marc Lépine. Le paradoxe c’est qu’elle ne semble même pas se rendre compte que, par le titre même de son chapitre, Marc Lépine : héros ou martyr?, elle l’érige en modèle dont elle fait l’éloge négative. C’était d’ailleurs le piège dont je mettais là en garde les féministes, et dans lequel elle saute à pied joints. Élisabeth Badinter l'avait vite compris en refusant de répondre à toute question concernant Lépine. Elle avait d’ailleurs dérouté Marie-France Bazzo qui insistait dans son interview devant lui répéter par deux fois qu’elle n’avait pas parlé de Lépine dans son livre Fausse route.

Yvon Dallaire, par contre, est cité plus que tout autre. Il est l’ennemi #1. Étant celui qui a le plus travaillé pour la cause des hommes ici comme à l'étranger, il bénéficie donc d’une visibilité médiatique proportionnelle. Et la visibilité médiatique des «masculinistes» est le premier monstre qu'il faut attaquer.

Bien sûr, on s'attaque allègrement aux plus vindicatifs dont Yves Pageau qui a l'honnêteté d'écrire tout ce qui lui passe par la tête en avouant ensuite le regretter. On est incapable de voir là l'humour pas plus que chez les Vaginocrates de Serge Ferrand. On peut rire des hommes sur la place publique mais rire des femmes est anathème tout comme on peut bien gonfler les statistiques de violence des hommes contre les femmes mais on se garde bien de parler de la violence des féministes masqué-e-s qui sont venu-e-s attaquer chez Ferrand scandant «À mort les masculinistes».

On critique allègrement Gilles Rondeau qui pourtant, dans son très modéré rapport, s'en est tenu qu'aux besoins des hommes sans jamais toucher à un seul cheveu féministe. On a même trouvé le moyen de critiquer le tout rose Guy Corneau qui, c'est bien connu, remplit ses salles de femmes admiratives avec les propos les plus conciliants.

Résumé des principales lacunes de ce livre :

  1. Le titre est inopportun parce que le nom de «masculinisme» pour désigner tous les groupes qui oeuvrent pour la cause des hommes est loin de faire consensus. Le titre est doublement inopportun puisque l'antiféminisme s'exprime ouvertement, sans agenda caché, et n'a donc pas à être «démasqué», comme auraient dû l'êtreles féministes qui ont attaqué chez Serge Ferrand.

  2. Il nous présente un agenda mal défini au programme négatif ne proposant que le combat hostile sans jamais songer au compromis.

  3. L'argumentaire mal étayé ou déficient est sans racines philosophiques, truffé de citations à l'emporte pièce souvent infidèles à l'esprit de l'auteur et toujours visant à appuyer leurs thèses négatives sur tous les groupes ou individus qui oeuvrent pour la cause des hommes.

  4. C'est un essai à vision restreinte qui n'a pas peur de ses incohérences puisqu'il est incapable de les détecter.

  5. (En passant, pour rectifier la référence erronée de la page 14, l'ANCQ c'est l'Action des Nouvelles Conjointes et Conjoints du Québec fondée par Mme Lise Bilodeau.).

  6. La rhétorique est peu convaincante, procédant par sauts et arguments d'autorité sans faire appel au raisonnement du lecteur.

  7. (En passant on a oublié de mentionner Nicole Gagnon L'Antiféministe qui a un argumentaire passablement plus solide et fut la première à afficher ouvertement sa liberté contre les féministes qui s'arrogent le droit de confisquer l'identité féminine.)

  8. Et pour finir, la couverture est à l'image des enjeux qu'on appelle à combattre : il y a belle lurette que les hommes n'affichent plus leur identité avec la grosseur de leurs biceps ; de même qu'il y a belle lurette que le partage des tâches ménagères relève du domaine privé où chaque couple négocie depuis un arrangement maison qui lui convienne.

Ce livre est décevant non pas parce qu'on s'attaque à ce que les auteur-e-s appellent le «masculinisme», mais parce que les attaques font l'effet de pétards mouillés. C'est dommage parce qu'on aurait bien aimé lire un ouvrage bien argumenté qui nous apprenne quelque chose de neuf et ouvre des perspectives sinon conciliatrices, au moins propices à susciter le débat. On n'y trouve rien qu'une fusillade en règle de tout ce qui porte des couilles, maquillé d'un discours de forme pseudo universitaire qui appelle aux armes des militantes qui, ne soyons pas dupes, auront bien du mal à se reconnaître encore aujourd'hui dans ce féminisme radical suranné qui justifie encore lesmensonges statistiques pour appuyer sa cause. Aucun des arguments documentés par les différents auteurs cités n'a véritablement été débouté de manière convaincante. À commencer par l'auteur de ces lignes qui, à en croire Mélissa Blais, pourrait laisser entendre à la possibilité de voir en Marc Lépine un héros politique. Voilà bien une lecture à contresens de mon texte Marc Lépine et les féministes (jugez par vous-même). N'est-il pas inquiétant de constater que nos universités hébergent une telle malhonnêteté intellectuelle?

Mais pourquoi ces féministes veulent-elles à tout prix entretenir l'homme dans son rôle de méchant dominateur à combattre? J’ai senti quelque part de la peur dans ce livre ; pas une peur qu’on cherche à dissiper où à solutionner, mais une peur qu’on cherche à justifier, à entretenir. Pour que ce type de féminisme perdure, il faut des hommes qui acceptent de jouer le rôle qu’on leur désigne. Dans le domaine de la prise de conscience, depuis 40 ans, certaines femmes se sont donné à raison un pouvoir enviable sur leur propre vies. Ces féministes auraient-elles peur que les mâles se mettent à réfléchir sur leur propre condition d’hommes et se libèrent à leur tour? La Boétie, dans son Discours de la servitude volontaire nous dit : « Soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libre ». Maintenant que des hommes commencent à se donner du pouvoir sur leur propres vies, ces féministes y verraient-elles la menace d’une perte de pouvoir? Le pouvoir des femmes, c’est le désir des hommes, me répète souvent mon ami Daniel.

Si le féminisme est parvenu à ses fins ce mouvement n'a donc plus de raison d'être. Et s'il a dépassé ses objectifs, c'est maintenant le masculisme qui est plus légitimé que jamais. À cet effet, la population étudiante à l'UQAM a depuis dix ans dépassé l'objectif d'égalité et produit bien davantage de femmes diplômées (Lire l'article À l'UQAM, plus de 60% des étudiants sont … des étudiantes!). Pourquoi le collectif féministe de cet essai composé exclusivement d'universitaires passe-t-il ces faits totalement sous silence?


[1] Le livre Le mouvement masculiniste au Québec, l'antiféminisme démasqué, publié aux éditions du Remue-Ménage, est paru le 1er mai 2008. Il regroupe les textes de 11 auteurs, sous la direction de Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri : Janik Bastien Charlebois, Louise Brossard, Karine Foucault, Mathieu Jobin, Diane Lamoureux, Ève-Marie Lampron, Josianne Lavoie et Émilie St-Pierre. Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri sont passés à l'émission Vous êtes ici de Radio-Canada (Cliquer ici pour écouter l'entrevue).

[2] op. cit. p. 252.

S°S Sexism à Michèle D. condamné.

En recherchant la source d'un autre arrêt de la Cour de Cassation, je suis tombé sur la condamnation de Michèle Dayras, directrice du sinistre Klub S°S qui exhibe Martin Dufresne, et qui proclamait que pour elle tout mâle est un salaud en puissance.

Arrêt en cassation :

http://www.legalis.net/jurisprudence-decision.php3?id_article=1675 ou plus dépouillé à http://www.legalis.net/jurisprudence-imprimer.php3?id_article=1675

et plus intéressant est l'arrêt de la cour d'appel de Nancy :

http://www.legalis.net/jurisprudence-imprimer.php3?id_article=1674

Cour d’appel de Nancy 1ère chambre civile Arrêt du 10 janvier 2005
 
Association SOS Sexisme / Jean Claude C., Carole L.


Mots-clés : Diffamation - site internet - procédure - vérification d’écriture 


FAITS ET PROCEDURE

Le 17 janvier 2002, l’association SOS Sexisme a mis en ligne sur son site internet un article intitulé : "Violences sexuelles et sexistes ou quand la mafia politico-médicale mène le jeu" ;

Par exploit d’huissier délivré le 2 avril 2002, les époux C. ont fait assigner l’association SOS Sexisme et Michèle D., présidente de l’association, devant le tribunal de grande instance d’Epinal auquel il a été demandé de : 
-   juger que les défenderesses s’étaient rendues coupables de diffamation à leur encontre à la suite de la publication d’un article sur leur site web, 
-   condamner solidairement Michèle D. et l’association SOS Sexisme à payer à chacun des demandeurs une indemnité de 10 000 €, outre la somme de 1525 € au titre de l’article 700 du ncpc ;

A l’appui de leur demande, les époux C. ont fait valoir que l’article mis en ligne le 17 janvier 2002 présentait un caractère diffamatoire ; que les termes utilisés permettaient de les identifier sans difficultés ; que les allégations portaient atteinte à leur honneur et à leur considération ; ils ont ajouté que la diffusion du dit article leur avait causé un préjudice important ;

Les défenderesses ont répondu que l’action était irrecevable alors que les époux C. étaient des fonctionnaires publics ; que dans ce cas et suivant les dispositions des articles 31 et 46 de la loi du 29 juillet 1881, l’action civile ne pouvait pas être poursuivie séparément de l’action publique ; à titre subsidiaire, elles ont ajouté qu’aucune pièce n’établissait la réalité des faits ni leur implication ; que les propos rapportés par les demandeurs n’avaient pas un caractère diffamatoire ;

Par jugement en date du 26 juin 2003, le tribunal de grande instance d’Epinal a : 
-   déclaré recevable la demande des époux C. à l’encontre de Michèle D. et de l’association SOS Sexisme, 
-   déclaré Michèle D. et l’association SOS Sexisme convaincues de diffamation à l’encontre des époux C. en raison de l’article qu’elles ont publié sur le site internet de l’association, 
-   condamné Michèle D. et l’association SOS Sexisme à payer in solidum à chacun des époux C. une indemnité de 5000 €, 
-   condamné Michèle D. et l’association SOS Sexisme à payer aux époux C. la somme de 1200 € au titre de l’article 700 du ncpc, 
-   condamné Michèle D. et l’association SOS Sexisme aux dépens dont distraction au profit de Me Perrin, avocat, conformément aux dispositions de l’article 699 du ncpc ;

Pour statuer ainsi, le tribunal a considéré que les imputations diffamatoires visées par les demandeurs ne relevaient pas des dispositions de l’article 31 de la loi du 29 juillet 1881 ; que l’article 29 de la même loi devait s’appliquer alors que les propos litigieux étaient relatifs à la vie privée des époux C. ; il a ajouté que le nom des demandeurs était explicitement cité dans l’article litigieux ; que les allégations étaient diffamatoires alors qu’elles portaient atteinte à l’honneur et à la considération des époux C. ; 
il a encore considéré que les demandeurs avaient subi un préjudice, ce que confirmaient les témoignages versés aux débats ; que l’association SOS Sexisme ne démontrait pas que les pages mises en ligne aient été altérées ; que Michèle D., présentée comme l’auteur de l’article, était présidente de l’association et devait être considérée comme directrice de la publication au sens de la loi ;

L’association SOS Sexisme et Michèle D. ont interjeté appel de la décision par déclaration en date du 7 juillet 2003 ;

A l’appui de leur appel et dans leurs dernières conclusions, elles font valoir que le texte applicable est l’article 31 alinéa 1 de la loi du 29 juillet 1881 relatif à la diffamation publique commise à raison des fonctions ; elles soulignent que les intimés sont des fonctionnaires publics ; que dans l’exploit introductif d’instance, Jean Claude C. indique qu’il était identifiable alors que l’article litigieux faisait référence à son travail dans un musée ; elles ajoutent qu’il doit exister un lien entre les imputations diffamatoires et la qualité de fonctionnaire public ; que ce lien est établi dans le texte de l’assignation dans lequel il est indiqué que Jean Claude C. est "trop proche" de ses employées et qu’il est directeur de musée ;
l’association SOS Sexisme et Michèle D. ajoutent que l’article 46 de la loi de 1881 précise qu’en cas de diffamation publique, l’action civile ne peut pas être poursuivie séparément de l’action publique ; que cette disposition d’ordre public s’impose au juge civil ; elles ajoutent encore que les dispositions de l’article 46 s’appliquent même si les intimés estiment avoir été diffamés dans leur vie privée, lorsqu’il y a indivisibilité entre les imputations, ce qui est le cas en l’espèce ; elles soulignent que les délits de diffamation prévus par l’article 31 de la loi susvisée ont été amnistiés par la loi du 6 août 2002 ; 
que, par conséquent, la demande présentée par les époux C. est irrecevable ; elles ajoutent que les intimés ne peuvent pas fonder leur demande subsidiaire sur les articles 1382 et 1383 du code civil pour échapper à l’application de l’article 46 de la loi du 29 juillet 1881 en prétendant que les faits litigieux constituent une faute civile ; elles ajoutent que la saisine de la juridiction civile en violation des dispositions de la loi de 1881 est sans effet sur la prescription de l’action publique ; à titre subsidiaire, les appelantes font valoir qu’aucune pièce versée aux débats n’établit la réalité des faits ; 
que la preuve de la paternité de l’article en cause n’est pas rapportée par les intimés ; que le texte produit n’est pas probant alors qu’il a pu être modifié ; que le constat d’huissier qu’elles produisent aux débats établit l’absence de propos diffamatoires et l’inexistence des propos permettant d’identifier leur auteur ; l’association SOS Sexisme et Michèle D. soulignent que les propos rapportés ne sont ni diffamatoires ni attentatoires à la vie privée ; qu’ils ne font que traduire l’inquiétude des parents devant le changement brutal de leur fille ;

Les appelantes demandent à la cour de : 
-   déclarer l’appel recevable et bien fondé, y faisant droit, vu les articles 31 et 46 de la loi du 29 juillet 1881, 
-   dire et juger que l’action engagée par Jean Claude C. et Carole L. épouse C. devant la juridiction civile est irrecevable, en conséquence, 
-   réformer le jugement en toutes ses dispositions, 
-   débouter les parties adverses de l’ensemble de leurs demandes tant principales que subsidiaires, à titre infiniment subsidiaire, 
-  débouter Carole L. épouse C. de ses demandes, 
-  condamner Jean Claude C. et Carole L. épouse C. solidairement à payer à Michèle D. et à l’association SOS Sexisme la somme de 1500 € sur le fondement de l’article 700 du ncpc, 
-  les condamner aux entiers dépens dont distraction au profit de la SCP Millot-Logier & Fontaine, avouée aux offres de droit ;

Dans leurs dernières écritures, les époux C. répondent que la diffamation dont ils sont victimes n’est pas relative à leur fonction mais à leur vie privée ; que les propos litigieux mettent en doute la sincérité des sentiments qui les animent et font état de pratiques sexuelles particulières ; ils en déduisent que les imputations diffamatoires ne relèvent pas des dispositions de l’article 31 de la loi du 29 juillet 1881 ; ils ajoutent que le fait qu’ils se soient rencontrés sur leur lieu de travail et que Jean Claude C. se serait rendu coupable d’un prétendu n’a pas de lien avec la fonction publique ;
ils ajoutent encore qu’il n’y a pas d’indivisibilité entre les différentes imputations ; les intimés font valoir qu’ils sont parfaitement identifiables dans l’article litigieux, le nom de l’épouse étant cité ; que les imputations diffamatoires sont attentatoires à leur honneur et à leur considération ; que l’article litigieux évoque un mariage forcé, obtenu sous la menace et met en doute la sincérité des sentiments qu’ils se portent ; Jean Claude C. ajoute qu’il est présenté comme un pervers sexuel ; 
Carole L. souligne qu’elle est montrée comme anorexique, coupée du monde et dépourvue de libre arbitre et de sentiment à l’égard de son époux ; les intimés font encore valoir qu’ils versent aux débats une impression du 25 février 2002 de la consultation du site internet de l’association intimée ; que les appelantes produisent l’article expurgé diffusé sur le site le 7 juillet 2003 ; que cette pièce est sans intérêt alors que les appelantes ne peuvent pas démontrer que le texte du 25 février 2002 ne correspondait pas à l’article publié par elles ; ils ajoutent que le constat d’huissier produit par les appelantes est tardif comme postérieur au jugement ; que ces dernières ne rapportent pas la preuve d’un quelconque piratage de leur site ; 
les époux C. soulignent que Michèle D. est désignée comme l’auteur de l’article ; qu’au surplus, cette dernière est présidente de l’association SOS Sexisme et doit être considérée comme la directrice de la publication au sens de la loi ; ils ajoutent que leur préjudice est important alors que le texte a été diffusé sur tout le territoire national par l’intermédiaire du réseau internet ; que les expressions utilisées sont outrageantes et de nature à troubler leurs relations avec autrui ;

Les intimés demandent à la cour de : 
-   déclarer Michèle D. et l’association SOS Sexisme mal fondées en leur appel, les en débouter, 
-   confirmer le jugement en ses dispositions ayant déclaré recevable la demande des époux C. à l’encontre de Michèle D. et de l’association SOS Sexisme convaincues de diffamation à l’encontre des époux C. en raison de l’article qu’elles ont publié sur le site internet de l’association, condamné Michèle D. et l’association SOS Sexisme à payer aux époux C. la somme de 1200 € au titre de l’article 700 du ncpc, condamné Michèle D. et l’association SOS Sexisme aux dépens ; 
-   subsidiairement, retenir la responsabilité de Michèle D. et de l’association SOS Sexisme sur le fondement des articles 9 et 1382 et suivants du code civil, faisant droit par ailleurs à l’appel incident des concluants, 
-   réformer le jugement sur le montant des dommages-intérêts attribués aux époux C. et statuant à nouveau de ce chef : 
-   condamner Michèle D. et l’association SOS Sexisme in solidum à payer à chacun des époux C. une indemnité de 10 000 €, 
-   les condamner enfin sous la même solidarité au paiement d’une nouvelle indemnité de 1500 € sur le fondement de l’article 700 du ncpc pour participation aux frais non répétibles de la procédure d’appel, ainsi qu’aux entiers dépens d’appel, lesquels seront recouvrés directement par la SCP Bonet-Leinster-Wisniewski, avoués associés à la cour, et ce conformément aux dispositions de l’article 699 du ncpc ;

DISCUSSION

Attendu que l’appel apparaît recevable ;

Attendu que l’article 31 de la loi du 29 juillet 1881 ne sanctionne les diffamations dirigées contre un fonctionnaire public que lorsque ces diffamations sont faites à raison de leur fonction ou de leur qualité ;

Que les imputations qui doivent s’apprécier non d’après l’intention de leur auteur ou le but recherché par lui, mais d’après leur objet même et la nature du fait sur lequel elles portent, doivent présenter un rapport direct et étroit avec les fonctions ou la qualité ;

Attendu en l’espèce que les époux C. mettent en cause le texte publié sur le site de l’association SOS Sexisme, présidée par Michèle D., en ses mentions suivantes :

"Mr C. qui a la réputation d’être proche, trop proche des employées qu’il recrute toutes plus jeunes les unes que les autres. Est un mariage forcé ? A moins... A moins que ce Mr C., qui avait harcelé Nathalie, la poursuivant de ses assiduités et tant d’autres avant elle, à moins que ce monsieur n’ait poussé Carole à l’épouser sous la menace ? Une jeune et jolie femme, intelligente de surcroît, présente bien des atouts pour un homme vieillissant. Ce gendre d’un genre un peu spécial... Mr C. serait un pervers sexuel, zoophile, échangiste ; il obligerait sa femme à pratiquer des actes contre nature ; certains jours à l’aube, il transformerait certaines "choses" ; il participerait à un trafic de stupéfiants ; il appartiendrait à une secte ; il... ? ...".

"Que la mafia politico-médicale qui régit cette petite ville de province soit démantelée et que tous ceux qui les sont meurtries, parce qu’ils se sentent tous puissants et se croient tout permis, soient enfin sanctionnés comme il se doit : ... L’ex-directeur du Musée, Monsieur C. pour le harcèlement sexuel et moral qu’il a fait subir à celles qui ont travaillé à ses cotés, pour l’anéantissement progressif de son épouse, la jeune Carole".

En ce que Carole L. est présentée "comme anorexique et coupée du monde" ;

"Qu’est-il advenu ? L’amour-passion a-t-il touché Carole au point que plus rien d’autre n’existe pour elle désormais ? Est un mariage forcé ? Si oui pour quelles raisons, car si cette jeune femme instruite avait éprouvé le besoin de se libérer de la tutelle familiale rien ne pouvait l’en empêcher, nous sommes en France pas en Arabie Saoudite. Pourquoi profiter de l’absence de ses parents pour convoler en "justes" noces ? Elle est majeure depuis longtemps et a le droit d’agir comme bon lui semble. A moins... A moins que ce Mr C., qui avait harcelé Nathalie, la poursuivant de ses assiduités et tant d’autres avant elle, à moins que ce monsieur n’ait poussé Carole à l’épouser sous la menace ? Une jeune et jolie femme, intelligente de surcroît, présente bien des atouts pour un homme vieillissant."

Attendu qu’il convient de rappeler que Carole L. est nommément citée dans le texte intégral de cet article ; que tout risque d’homonymie est dissipé par la précision suivante "... trois jeunes femmes que les vicissitudes de la vie ont rapprochées, dans le décor provincial de paix et de sérénité digne d’une image d’Epinal, d’une petite ville de montagne endormie sous la neige" qui permet une identification géographique précise par la citation, certes déguisée, de la ville d’Epinal ;

Que Jean Claude C. est tout aussi facilement identifiable, alors qu’il est désigné par l’expression "Mr C." et que sont indiquées ses fonctions au Musée et sa qualité d’époux de Carole L. ;

Attendu que le texte incriminé ne contient l’imputation d’aucun fait précis rattachable à des actes de la fonction exercée par Monsieur ou Madame C. ; que l’indication que Jean Claude C. "a la réputation d’être proche, très proche de ses employées qu’il recrute toutes plus jeunes les unes que les autres" ne contient l’imputation d’aucun fait précis, que d’autre part, la demande de sanction formulée par le texte de l’association contre ’l’ex-directeur" du Musée Mr C. pour le harcèlement sexuel et moral qu’il a fait subir à celles qui ont travaillé à ses cotés (et) pour l’anéantissement progressif de son épouse, la jeune Carole", contient certes une imputation de harcèlement en relation directe avec les fonctions de Jean Claude C. ; que cependant cette imputation est totalement divisible de celle concernant l’"anéantissement progressif" de son épouse et qui ne vise que l’homme privé, tout comme celles relatives aux habitudes sexuelles prêtées à Jean Claude C., à son activité de trafiquant de drogue ou à son appartenance à une secte ;

Que d’autre part, l’examen des passages argués de diffamations par Carole L. sont exclusivement relatifs à la vie conjugale privée de celle-ci, qui est présentée comme "anorexique et coupée du monde", ayant épousé Jean Claude C. "sous la menace" et se trouvant privée de son libre arbitre avec une santé mentale chancelante ;

Attendu que dans ces conditions c’est à tort que les appelantes se prévalent des dispositions des articles 31 et 46 de la loi ;

Attendu en ce qui concerne la valeur probante des pièces versées aux débats, qu’il est constant que le texte électronique incriminé a été directement relevé sur le site de l’association (http://www.sos-sexisme.org) ; qu’il n’existe aucun élément permettant de mettre en doute l’authenticité et l’origine de ce texte ; que le constat d’huissier dont se prévalent les appelantes, qui l’ont fait établir le jour de la déclaration d’appel le 7 juillet 2003, démontre seulement une édulcoration par leurs auteurs restés cependant étrangers à toute résipiscence ; qu’il convient de relever que les appelantes ne démontrent nullement que le jour (25 février 2002) où a été recopié le texte électronique invoqué par les époux C., leur site affichait un texte différent ;

Attendu que les propos susindiqués ont gravement porté atteinte à l’honneur et à la considération des époux C. auxquels ont été imputés pour l’un un comportement sexuel déviant, du trafic de drogue et l’appartenance à une secte, et pour l’autre, l’acceptation active de la déviance sexuelle de son conjoint et une personnalité aussi déséquilibrée que soumise ; que le préjudice ainsi subi par les intimés est certain ; qu’il a été exactement réparé par le premier juge dont il convient en conséquence de confirmer la décision, étant rappelé que Michèle D. est la présidente de l’association et que la transcription du texte électronique du 25 févier 2002 et le procès verbal de constat du 7 juillet 2003 la mentionne comme auteur du texte daté du 17 janvier 2002 ; que c’est donc à juste titre qu’elle a été recherchée par les époux C. ; que la gravité des imputations diffamatoires en cause est exclusive de toute bonne foi ;

Attendu que succombant en leur recours, les appelantes seront condamnées aux dépens outre le paiement aux intimés de la somme de 1500 € sur le fondement de l’article 700 du ncpc ;

DECISION

La cour, statuant publiquement et contradictoirement,

. Déclare les appels recevables mais mal fondés ;

. Confirme le jugement entrepris ;

. Condamne in solidum l’association SOS Sexisme et Michèle D. à payer aux époux C. la somme de 1500 € sur le fondement de l’article 700 du ncpc ;

. Condamne les appelantes aux dépens qui pourront être directement recouvrés par la SCP Bonet-Leinster-Wisniewski, avoués associés à la cour, conformément aux dispositions de l’article 699 du ncpc ;

La cour : M. Guy Dory (président), M. Benoit Jobert et Mme Pascale Tomasini (conseillers)

Avocats : Me Lasseront, Me Aude Perrin

Notre présentation de la décision